C'est pas le film du siècle, mais l'idée principale est bonne.


C'est peut-être parce que j'ai déjà imaginé ce genre de scénarios (sans jamais aboutir à rien, parce qu'il ne suffit pas d'avoir une idée pour se déclarer génial, il faut aussi savoir exploiter et développer cette idée), ou peut-être parce qu'à une époque je m'écrivais des textes, de longs dialogues introspectifs entre moi et moi-même, au cours desquels je réglais mes soucis. Le principe était simple : je lançait au hasard un sujet et j'y répondais du tac au tac. Une fois que je semblait être arrivé à une fin d'étape, j'effaçais le fichier (j'écrivais sur l'ordi car c'est plus rapide, mais je ne sais plus si je faisais attention à l'orthographe, je ne pense pas). Soit.


L'idée générale est bonne, découvrir un personnage qui va convoquer ses ami, femme, maitresse, collègue et parents, dans sa tête afin de régler ses soucis. L'auteur ne pas toujours assez loin dans son délire, et l'on regrette surtout que l'auteur semble insinuer que le personnage a trouvé une solution happy end quand en fait il n'est jamais en train que de se convaincre lui-même, au travers de ses propres chimères, ses propres interprétations des autres (qu'il réduit à si peu de choses). Et donc on ne finit pas avec le 'bon sentiment', à savoir que le personnage principal reste un sale con qui n'a en fait rien réglé. Tout cela tient la route, mais c'est un peu facile, un peu trop gentil, on a connu Canet plus cruel avec ses personnages.


La mise en scène est peut-être parfois un peu trop ambitieuse par rapport au sujet, en témoigne cet impressionnant tour de caméra par-dessus la falaise tandis que l'acteur arpente le chemin à vélo : oui c'est joli et très bien exécuté, mais était-il nécessaire, était-il approprié de faire un tel étalage technique pour un film si intime, où l'on entre dans la tête du personnage pour découvrir ses démons. À d'autres reprises, le réalisateur se permet de tels écarts ; il reste tout de même de bonnes idées visuelles, un décor très bien choisi, un montage bien rythmé. La BO passe bien. Les acteurs sont tous excellents.


Bref, un film qui se regarde mais qui aurait pu être une vraie petite pépite avec un scénario plus sombre, plus cruel, et une mise en scène plus adaptée au projet.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2022

Critique lue 40 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 40 fois

D'autres avis sur Lui

Lui
Boubakar
1

Préparez vos petits mouchoirs.

Un compositeur voulant travailler au calme loue une maison sur les plages bretonnes, avec un piano à sa disposition. Il a des problèmes conjugaux, et ceux-ci, sa femme, sa maitresse et d'autres, vont...

le 13 nov. 2021

10 j'aime

1

Lui
Caine78
2

Je m'aime d'amour

Ah, Guillaume Canet... Il m'avait presque manqué ! Autant l'acteur ne me déplaît pas, autant le réalisateur me gonfle toujours plus. Toutefois, et même si la bande-annonce annonçait en partie la...

le 22 avr. 2022

10 j'aime

8

Lui
Cinephile-doux
4

Piano désaccordé

S'offrir une auto-psychanalyse sur grand écran, c'est chic, non ? Comme le piano désaccordé de la maison de l'île bretonne de Lui, l'esprit de Guillaume Canet (son personnage) souffre d'une sévère...

le 27 oct. 2021

8 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

101 j'aime

55