S'offrir une auto-psychanalyse sur grand écran, c'est chic, non ? Comme le piano désaccordé de la maison de l'île bretonne de Lui, l'esprit de Guillaume Canet (son personnage) souffre d'une sévère désharmonie. Crise aiguë de la pré-cinquantaine ? Le cinéaste/acteur se livre à un déshabillage intime qui convoque les mânes de l'absurde et de la fantaisie, beaucoup façon Blier mais sans la science des dialogues de l'auteur de Buffet froid, tout en prenant l'exercice très au sérieux. Ce qui fait le plus défaut dans Lui, c'est l'absence d'humour ou tout du moins de piètres tentatives pour en insuffler, alors que l'auto-dérision était la seule manière de ne pas rendre la manœuvre prétentieuse. A la place, nous avons droit à une ribambelle de grossièretés, qui peuvent égayer 5 minutes, mais pas quand elles sont répétitives. Cependant, Canet n'est pas seul, dans Lui, et encore heureux. Les scènes avec Lætitia Casta et Virginie Efira permettent de ne pas s'assoupir totalement, les deux actrices ayant une vraie présence et quelques petites choses à dire. En revanche, Kassovitz, Baye, Cohen et Chesnais ne sont que de passage et leur apport est négligeable. Écrit durant le confinement, Lui a visiblement des visées cathartiques pour son auteur même s'il ne s'agit pas d'un essai intégralement autobiographique. Tant mieux pour lui, s'il se sent mieux désormais. Voici au moins un spectateur conquis d'avance. Quant aux autres ...