Love par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Murphy étudie dans une école de cinéma et coule une vie tranquille avec Omi, une jeune femme qu'il a connu alors qu'il coulait des jours heureux depuis deux belles années avec Électra, avide de sexe, d'amour mais aussi de cocaïne. Omi annonce à Murphy qu'elle est enceinte de lui et cette nouvelle passe assez mal pour le futur père de famille. Un jour de premier de l'an, Murphy reçoit un appel téléphonique de la mère d'Électra afin de lui demander des nouvelles de sa fille qui a disparu. Le jeune homme se sent alors responsable de ce "drame" et va se remémorer durant cette terrible journée les instants restés gravés dans sa mémoire avec cette femme qu'il a quittée sans crier gare...


Quelle sale journée pour Murphy ! La communication qu'il vient de recevoir ne fait que retourner le couteau dans la plaie. En effet, malgré sa vie en ménage, son enfant et son travail, la flamme d' Électra n'a jamais cessée de briller en lui, lui qui regrette amèrement ce moment où il a aperçu Omi. Il se retrouve maintenant devant des souvenirs inoubliables d'étreintes, de relations sexuelles intenses, plus originales, plus fougueuses les unes que les autres. Il ne peut oublier ce corps sublime, cette vie aventureuse et cet amour qui se sont évaporés par sa faute. Il peste après lui et s'enlise dans ses regrets. Il torture sa pensée en revoyant tous les moments de relations sexuelles et d'attouchements torrides qu'il a vécu en parfaite harmonie avec Électra. Son comportement suscite le regard soupçonneux de Olmi alors que son enfant l'agace au plus haut point. Murphy voit arriver à grande vitesse une descente aux enfers si sa vie continue ainsi. Quant à Électra, se manifestera t-elle un jour ?


J'ai une profonde admiration pour le travail artistique et créatif de Gaspar Noé. L'intrigue est intéressante et les personnalités notamment d'Électra et de Murphy sont admirablement bien étudiées et, comme à son habitude, le réalisateur nous plonge dans un univers angoissant, celui incertain d'une femme disparue et celui d'un homme réalisant qu'il a commis la plus grosse bêtise de sa vie. Il y a bien entendu la beauté des éclairages et la créativité artistique des scènes de sexe filmées avec beaucoup de talent. Il faut dire qu'ici, pour la crédibilité du sujet, le réalisateur nous passe en revue, de manière très réaliste, les différentes façons d'appréhender leurs sulfureuses relations sexuelles accompagnées de nombreux soupirs opportuns et bien sûr d'une éjaculations en 3D qui fera date dans la polémique. Nous franchissons le seuil d'une boîte d'échangistes et là, on peut dire que le cinéaste a joué le grand jeu, pourquoi pas, sauf que les très jolies scènes aussi talentueuses et originales soient-elles traînent en longueur et rompent l'équilibre avec le propos si bien que celui-ci passe au second plan et là je trouve que c'est le gros défaut malheureusement de cette réalisation. C'est pourquoi je suis très réservé sur ma note mais je conseille tout de même ce film pour la beauté de ses images et la conception des souvenirs enflammés qui se concentrent sur cette seule journée de 1er janvier.
Bien entendu les interprétations des personnages principaux: Karl Glusman, Murphy, Aomi Muyock, Électra ainsi que Klara Kristin, Omi, sont absolument remarquables aidées par une mise en scène qui ne l'est pas moins.


Il est des réalisateurs qui aiment "chatouiller" le public en jouant un peu la provoc et Gaspar Noe fait partie de ceux-là. Sans jeu de mots, il a réussi une nouvelle fois son coup, toutefois ceci n'enlève rien au défaut majeur de cette œuvre... sa longueur inutile et nuisible pour l'intérêt de l'intrigue.

Créée

le 9 juin 2016

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