Ode à l'Amour

J'admets que si je me suis laissée tenter à regarder ce film, c'est avant tout à cause de tout le bordel médiatique dont il a fait l'objet. La crudité des scènes me laissait malgré tout septique. On nous raconte l'histoire de Murphy, un jeune homme à la recherche d'un souvenir. Celui d'Electra, aimée puis perdue à jamais.

Finalement je n'ai trouvé en rien qu'il s'agissait d'un film réellement choquant. J'ai trouvé qu'il en émanait même une certaine beauté, dût à une excellente photographie. Le cadrage, la lumière, la façon dont elle sculpte les corps, les sublimant... Quand on regarde un film parle d'amour, c'est quand même l'idéal. Les fameuses scènes de sexe qui ont tant fait parler ne sont pas réellement indigestes, même si elles sont un peu trop nombreuses. La majorité est même bienvenue car elles servent le propos du film, mais on ne peut nier que certaines ne sont là que pour le côté provocateur. Connaissant le réalisateur, ceci n'est en rien étonnant. Les scènes s'enchaînent avec beaucoup de naturel, incluant en outre le sexe comme un élément du quotidien. C'est une nouvelle façon de montrer la chose au cinéma.

Le film est touchant, mais manquant de force dans ses dialogues : banalités sans grand intérêt, plutôt plat, qui ôte toute l'émotion donnée par la mise en scène. Ça manque également de rythme, j'ai trouvé quelques passages un peu long. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, particulièrement Murphy qui est au final un personnage peut intéressant. Il souligne énormément ses intentions, ce qui peut être agaçant, à croire qu'ils pensent que les spectateurs ne comprendront pas le message du film.
J'ai remarqué que ce film renvoyait beaucoup à Noé lui même mais je ne connais pas assez bien l'homme en lui même pour pouvoir parler de cet aspect quasi autobiographique.

Love est un film injustement traité car malgré le côté provocateur c'est avant tout une perle d'esthétisme. Ici la forme prime sur le fond, et je trouve ça dommage quand on voit ce que ça aurait pût être.