Sacré Ryan Gosling. À force de tourner avec Nicolas Winding Refn, il a été inspiré pour concevoir sa propre œuvre hallucinée aux accents surréalistes. Toutefois, c'est davantage du Malick qui se retrouve dans la mise en scène virevoltante de Gosling, ainsi que l'esthétique visuelle et nébuleuse de Lynch. Cette banlieue américaine aux airs de post-apocalyspe, comme détachée de la réalité, se rapproche également de Richard Kelly. Entre scènes contemplatives, à la fois poétiques et brutales, nimbées d'une bande-son éthérée, et séquences cauchemardesques brumeuses à l'intimité troublante, le Canadien impose un sens du rythme majestueux à sa poignée d'acteurs perçants ce conte fantasque. Chacun tente de survivre à sa façon, et les destins se croisent au court de ce récit un peu court, mais terriblement envoûtant. Avec cette esthétique soignée, Gosling prouve qu'il est aussi bon derrière que devant la caméra, et donne envie de suivre avec attention sa prochaine réalisation.