Je l’aime bien, le Mickou. Il dit parfois des conneries et sa passion pour les teen movies des années 90 est pour le moins suspecte mais dans le genre éclaireur, c’est le top du top. Bonne plume, de bons conseils et très présent sur le site qui nous intéresse quand ça ne bug pas, il a en plus un pseudo aux origines plutôt cool. Micktaylor 78. Rien à voir avec le guitariste qui remplaça feu Brian Jones au sein des Rolling Stones de 1969 à 1974 (demandez Philippe Manoeuvre pour plus de détails), mais une référence au boogeyman mythique incarné par ce vieux grigou de John Jarratt dans les films et séries Wolf Creek imaginés par Greg McClean.


Mais surtout, le Mickou est un putain de cinéphage, capable d’enchaîner sans sourciller Beverly Hills Chihuahua, Date Movie et Arlette, tout ça dans la même soirée. Le prince de la zappette, le cinéphile de l’impossible, que je l’appelle. Et ce grand fifou du cinéma a battu tous les pronostics dernièrement en s’infligeant un monument de mauvais goût, un mythe de la chiasse sur pellicule, j’ai nommé SpiceWorld. Bon, faut dire aussi que je l’ai pas mal harcelé, au grand désespoir de ses abonnés qui attendaient ses retours sur quelques choses de plus velu. Etant mondialement connu pour être bon joueur et magnanime (ne riez pas!), je lui ai donc proposé de choisir un film, un bidule navrant de son choix, que je devrais subir dans les jours qui suivent. Sachant que je fais parti des abonnés Disney + (« Vendu ! » m’appelle-t-il affectueusement d’ailleurs), le Mickou a donc bondi avec la grâce de Candeloro et à choisi l’oeuvre du délit parmi l’étrange catalogue de la plateforme. J’aurai donc échappé de peu à New York Taxi et à Hannah Montana : le film (ouuuuuf!!!), mais pas à… Lizzie McGuire : Le film ! Kécéca ?


Tout simplement la transposition au cinéma d’une série télévisée plutôt populaire à l’époque, gigantesque véhicule pour la jeune Hilary Duff, actrice / chanteuse (prumffff) que Disney tentait de nous vendre comme une nouvelle Britney Spears en moins tarte. L’archétype de l’adolescente américaine un peu gourde mais sympa et so coooool, à la voix geignarde aussi crispante que celle de Kat Jennings, qui servira néanmoins de prototype pour toutes les héroïnes préfabriquées Disney Channel à venir, Miley Cyrus / Hannah Montana en tête.
Peu connaisseur de la série et n’étant pas assez fou pour la rattraper (les paris insensés ont leurs limites), me voilà donc parachuté avec ma bite et mon couteau à beurre dans cette bluette interchangeable ayant pour toile de fond une Italie de carte postale blindée de clichés honteux sur les italiens forcément exubérants et charmeurs alors que l’on sait très bien que leur principale caractéristique est de tricher au foot.


Un pur produit de consommation périssable à seule destination des fans de la série et des soupirants d’Hilary Duff (s’il en reste), mollement torché par un certain Jim Fall, grand pourvoyeur de téléfilms de noël à la con. Ah si, le scope rend la chose plus cinématographique que Justice League version Whedon (le mec qui lâche rien) et les décors sont beaux, me donnant une furieuse envie de mozzarella.
Pour le reste, vous aurez droit à de l’humour trop LOL à base de chute dans la baignoire, de chute dans les gradins et… et bien de chute sur le tapis rouge, oui, ce qui est fort gênant vous l’admettrez. Sans oublier des adultes bien relous parce que ce sont des adultes qui comprennent rien à rien (c’est pas faux, moi-même j’ai rien compris à Fortnite), de la friend zone qui ne demande qu’à se transformer en love story (vaut mieux ça que l’inverse), des quiproquos trop guedins, des intermèdes relativement animés censés illustrés les pensées de l’héroïne et des chansons pop insipides, le tout finissant forcément en concert où tout le monde il est content sauf le méchant.


Soyons francs, c’est interminable, pas drôle même au degré de votre choix, Hilary Duff joue comme une quiche, surjouant tellement chaque geste, chaque expression, chaque émotion, que j’étais convaincu que son personnage avait Asperger, et si vous n’êtes pas une fillette de huit ans (personne n’est parfait(e)), fuyez très loin de cette merde. Mais bon, c’est pas pire qu’une autre connerie du même genre, ça ne véhicule rien de grave et c’est tellement inoffensif qu’il serait contre-productif de taper abusivement dessus.


Mais bon, la prochaine fois, mon Mickou, pourrais-tu avoir la grâce, la bonté, de choisir quelque chose qui contiendrait ne serais-ce qu’une micro séquence nanardesque, histoire de faire passer la pilule ? Je t’en remercie d’avance en t’enjoignant, en t’encourageant à voir au plus vite cette grande œuvre sur la street culture des 90’s qu’est Bouge ! avec notre chère Oféläie nationale.

Gand-Alf
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Disney live., Du petit au grand écran., 2003. et 2021... Putain, on revient de loin !

Créée

le 28 juil. 2021

Critique lue 556 fois

17 j'aime

13 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 556 fois

17
13

D'autres avis sur Lizzie McGuire, le film

Lizzie McGuire, le film
Alyeka
4

teen movie dans les règles de l'art

si on s'en fie à un oeil adulte, c'est un navet . néammoins, si on se place d'un point de vue d'une enfant entre 7 et 14 ans ce film est on ne peut plus sympa. sans vulgarité, une niaiserie que les...

le 16 nov. 2015

1 j'aime

Lizzie McGuire, le film
antoineb
3

Critique de Lizzie McGuire, le film par antoineb

Lizzie qui trouve son sosie, qui mange des glaces, qui tombe amoureuse et qui chante ! A ce compte là, je préfère Hanna Montana

le 26 sept. 2010

1 j'aime

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

207 j'aime

20