Quel plaisir de voir évoluer le petit frère Affleck. Aux antipodes de son aîné Ben, Casey à choisis le talent, et le cinéma de talent. Assez radin dans ses interprétations, ses films semblent choisis méthodiquement afin de donner un sens à la carrière de l'acteur. Il lui en faut peu pour briller, de Jesse James à Manchester by the Sea, on observe l'acteur tisser l'immensité de ce talent qui apporte définitivement cette chose en plus qui permet de passer un palier aux films dont il participe. C'est encore plus amplifié dans ce Light of My Life ou Casey à décidé d’écrire, de produire, de réaliser et même d’interpréter ce rôle de père protecteur de ce qui semble être l'une des dernières femme encore en vie sur terre.



It’s a love adventure



7 ans après l'apparition d'un mystérieuse peste ravageant exclusivement les femmes, Casey et sa fille "Rag" déguisée en garçon, fuient ce monde d'après. Tout comme dans les fils de l'homme, la vision d'une enfant future femme, provoque convoitise, hystérie ou apparition interprétée comme divine. Le film commence par une revisite de l'arche de Noé en forme de comptine pour sa fille Rag sous une tente en pleine forêt durant plus de 10 minutes. La séquence inhabituellement longue en plus de démontrer l’immense talent du duo, est surtout la pour poser le rythme du film. Ce sera lent, réfléchi et méthodique. Tout comme cette routine qu'impose le père à sa fille pour assurer sa sécurité : "Red Alert" comme code pour fuir immédiatement, sacs de survie placés stratégiquement prêt de la sortie de secours, minutieusement préparée au préalable par Casey et sa fille.


De ce point de vue nous reviennent naturellement des bribes du film La Route mais au final, on retrouve davantage l'univers d'un The Last of Us avec un père droit et rigoureux quand à la sécurité du duo qui l'incombe, mais parfaitement maladroit ou plutôt hésitant sur les questions inhérentes de la vie posées par sa propre fille. Chaque dialogue entre les deux protagonistes sont d'une rare tendresse, presque gênante, mais d'une vérité très touchante. Entre Rag, ayant vécu les deux tiers de sa vie en fuite, maline mais avec les humeurs d'une enfant de 11 ans et son père, prêt à tout pour assurer leur survie quitte à se fâcher régulièrement avec celle qu'il protège. C'est donc sous cette angle que le récit se déploie de manière parfaitement identique à ce que nous avons vécus dans la relation entre Joel et Ellie vue dans le jeu vidéo/Chef-d'Oeuvre narratif de Naughty Dog.


les points communs ne s’arrêtent pas là. Entre ces ballades dans les vastes forêts d'immenses Pins donnant une inquiétante photographie, et ces couleurs pastelles de ce monde dystopique qui voit l'hivers arriver comme la menace se refermer autour d'eux. Ces bagarres en plan fixes ou chaque coups semblent être d'une violence inouïe comme si nos héros épuisés par leur voyage se battent "de toutes leurs forces" pour leur survie. Il n'y a pas de Zombies, rassurez vous, mais comme dans le jeu, les vrais ennemis sont bien de notre propre espèce.



Moral is an idea about right and wrong... and ethics are how those morals apply to specific situations.



C'est au final avec très peu de moyens que ce film est réalisé. Peu de détails filtres quand au réel état dans le lequel se trouve ce monde sans femmes, mais suffisamment pour le craindre. L'histoire de Light of My Life se centre exclusivement sur le duo, de quelques flash-back et coupures de journaux rappelant que l'apocalypse a bien eu lieu et que le monde n'est pas encore retombé sur ses pieds. Casey Affleck en décidant de se centrer sur le réalisme et la sincérité de ce récit, appuyé par des interprétations plus qu'impeccables (Anna Pniowsky en Rag est bluffante) nous livre un film d'une rare puissance sous l'angle d'une relation père/fille et la perte commune qu'ils partagent, mais d'un point de vue différent. Jusqu'à cette toute dernière réplique, illuminante, donnant un sens profond, presque biblique à cette rare fable que l'on vient de nous compter. Brillant.

IsaacWashington
8
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le 31 août 2020

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