Difficile à première vue d'établir ce qui se cache, derrière cette énigmatique titre, qui est en réalité une référence à une chaine de magasin de disques en Californie du sud, là ou a grandi PTA, et qui selon lui, sonnent bien comme l'esprit du film, un peu fourre tout.
Et c'est sur que pour être fourre tout, PTA ne se (et nous) privant aucun plaisir, le film aborde de nombreux sujets, au milieu de ce ping pong sentimental, et les personnages secondaires singuliers sont nombreux : Bradley Cooper évidemment en Jon Peters déjanté et en totale roue lire, Sean Penn et Tom Waits pour un passage magistrale, John Michael Higgins en restaurateur qui ne parle pas japonais, Bennie Safdie en politicien homosexuel qui ne s'assume pas...
Là ou de nombreux cinéastes auraient échoué, PTA parvient à faire vivre tous ces personnages, par une mise en scène efficace, touchant souvent au sublime, comme le plan séquence ouvrant le film.
Il n'hésite pas à laisser certaines scènes s'étirait, permettant au vrai, au réel de surgir à l'écran.
Loin de nous l'idée de critiquer le physique, mais force est de reconnaitre que les deux acteurs principaux sont loin des standards de beauté hollywoodiens, mais ils sont définitivement beaux, pas parce que leurs traits sont lisses et leurs peaux parfaites, ils sont beaux dans leurs imperfections, dans leurs acné, dans leurs assurance, dans leurs nez tellement juif, dans leurs regards, mais surtout dans le regard de PTA et donc dans le notre, ils sont vrais.
Licorice Pizza est un film de déviations, de rencontres, de séparations, de maladresse (la sublime scène de l'appel téléphonique silencieux).