Alors que la France est aux portes d’une nouvelle guerre de religion, D’Artagnan le Gascon a pour ambition de rejoindre Paris et d’intégrer la compagnie des mousquetaires du roi Louis XIII. Sur son chemin, il assiste à une agression meurtrière et tente de s’interposer. Mais le téméraire Charles est abattu froidement. Juste le temps de ressusciter…
C’est dans les grands classiques que le cinéma tricolore tente de faire front au bombardement super-héroïque lancé par les États-Unis depuis trop longtemps. Pourquoi pas, histoire de susciter un certain patriotisme et rafraîchir les mémoires. Même sans avoir lu Dumas père, les duels à l’épée, manigances « richelieuses », ferrets précieux et fameuse devise apocryphe ne peuvent être ignorés. Difficile néanmoins de savoir ce que le réalisateur et ses scribes se sont permis d’ajouter. Quelques élans plus contemporains – bisexualité de Porthos, multiethnicité et femmes au rôle stratégique – modernisent un tant soit peu l’intrigue. La distribution est agréable, emmenée par un François Civil à l’aise en jeune premier dynamique, épris de l’active Constance – Lyna Khoudri – qui transforme leur coup de foudre en coup de gourdin. Face aux amoureux, le trio confirmé – Vincent Cassel, Pio Marmaï et Romain Duris – sert avec malice l’altier Louis (Garrel), tout en laissant éclore dans l’ombre la burtonienne Eva Greene qui anime Milady de Winter de sa beauté froide. Il y a de quoi se réjouir, car l’épisode 2 sera essentiellement consacré à l’épineuse rose noire.
Malgré ces atouts, la mise en scène de Martin Bourboulon déçoit, lui qui n’avait déjà pas su convaincre avec Eiffel. De peur d’ennuyer, il opte pour le trop et précipite l’action en 120 minutes, permettant notamment à ses personnages d’entrer et de sortir de lieux surprotégés comme d’un moulin. Quant aux scènes de combat, elles perdent en visibilité, ternies par une image sombre ou ocrée surlignant l’époque. Espérons que le « Tous pour une » à venir se révélera plus subtil.
(6/10)
twitter.com/cinefilik
cinefilik.wordpress.com