Snow must go on

Avis sur Les Têtes givrées

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Stéphane CAZES réussit avec Les Têtes Givrées un film lumineux et plein d'espoir à partir de deux sujets contemporains pourtant difficiles : la fonte des glaciers en montagne devenu un des symboles du changement climatique, et la jeunesse en difficulté scolaire échouée sans avenir dans ces classes spécialisées, les SEGPA.

Alain Faillet (joué par un excellent Clovis Cornillac convaincu et convaincant, tirant ainsi l'intérêt du film), un ancien entraîneur de ski de haut niveau, prend en charge l'une de ces classes, dans la vallée de Chamonix, après un terrible échec personnel avec sa fille...

Voulant en quelque sorte se racheter, Alain va réussir à mobiliser ses élèves autour des effets du réchauffement climatique et au-delà les aider à construire des rêves personnels positifs...

Cette mobilisation démarre par la visite, réelle et périlleuse, d'un glacier dans le cadre somptueux du massif du Mont-Blanc, ce qui va nous offrir des images de montagne magnifiques, et ensuite tout au long du film... D'emblée, cette méthode pédagogique et les risques encourus ne vont pas plaire à Béatrice Lombel, la directrice du collège, jouée par une Claudia Tagbo impeccable dans son rôle et formant un duo efficace avec Clovis Cornillac et ses élèves, dans une opposition toujours bienveillante qui donne une belle énergie au film...

Découvrant le glacier en plein réchauffement, les éléves vont prendre conscience des effets du réchauffement climatique, et rivaliser d'initiatives pour la protection de la planète, certaines déroutantes pour leur entourage, affichant dans leur classe des slogans comme :

Votre planète, vous la voulez bleue ou bien cuite ?

Parmi ces invitiatives, une des élèves va découvrir qu'on peut freiner la fonte des glaciers en y posant des bâches pour les protéger des rayonnements du soleil ... (ceci est vraiment pratiqué en Suisse et en Italie en période de canicule, ainsi que sur la Mer de Glace à Chamonix pour protéger la grotte de glace l'été et permettre sa visite aux touristes; pour ceux qui en douteraient, la mer de glace a perdu plus de 150 m d'épaisseur de glace depuis 1990 sur sa partie avale, phénomène quasi irréversible...).

Même si une couverture à grande échelle des glaciers a peu de chance d’être réalisable, Alain Faillet explique très bien à ses élèves que la seule façon de limiter efficacement le recul des glaciers au niveau mondial est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et donc le réchauffement de l’atmosphère...

Dès lors, la classe d'Alain va se mobiliser à fond sur ce projet de "bâcher" un glacier du massif, mettant peu à peu entre parathèses leur querelles et oubliant un temps leurs déceptions de la vie, ce qui est une des belles réussites du film... Ils arriveront à mobiliser les réseaux sociaux, les entreprises locales, et même rallier à eux les autres classes du collège qui jusqu'alors se moquaient bien de cette classe d'attardés...

Ils affronteront aussi Pascal, le maire et élu local important (Laurent Bateau) qui ne voit que ses petits intérêts et craint que ces bâches ne gâchent la carte postale des lieux et fassent fuir les touristes...

"Snow must go on" c'est le slogan que ces élèves vont choisir pour tenter de mener à bien leur mission...

Même si le scénario n'offre pas de vrais rebondissements, nous assistons à un Feel Good Movie didactique sur le réchauffement climatique, et qui montre comment les jeunes générations (et pas que les intellectuels aisés...) peuvent le prendre à leur compte, les inscrivant ainsi dans une dynamique positive pour leur avenir...

On passe un très bon moment devant ce film, merci à Stéphane Cazes et Clovis Cornillac...

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