Hollywood doit vraiment être à court d'idées si il commence à lancer des projets de remakes d'autres remakes. En 1960, John Sturges avait surtout fait une réadaptation du film de Akira Kurosawa transposant l'univers du Japon Médiéval des Sept Samouraïs pour en faire un western dans son Magnificent Seven. Il ne c'était pas contenter de singer son aîné mais a eu une approche différente sur le sujet pour offrir un film qui s'inspirait de son modèle mais qui faisait au final quelque chose d'assez différent. Ici on n'est clairement pas dans le même ordre d'idées. Antoine Fuqua qui réalise ce remake ne cherche pas à le réactualisé ou lui donner une contextualisation ou un univers différent que le film de Sturges. L'idée ici et de faire un western parfaitement ancré dans les codes du genre mais le faire de façon plus fun. D'une certaine manière, ce Magnificent Seven est le film de son époque, plus orienté grand spectacle, plus diversifié mais malheureusement moins inventif.


Un des principaux intérêts de ce remake, c'est d'être co-scénarisé par Nic Pizzolatto, auteur qui s'est fait un nom grâce à son excellente série, True Detective. Voir un scénariste aussi radical et intelligent oeuvré sur son premier film à de quoi pousser la curiosité, voir si il aura la capacité d'être fidèle à son style et ses thématiques pour transcender les codes de ce remake. Malheureusement ici on déchantera assez vite, car même si on reconnait un peu de sa patte dans sa manière de partir des clichés pour s'en affranchir petit à petit durant le récit, son style reste quand même très aseptisé. On est dans un film hollywoodien destiné à un vaste public et il n'a clairement pas la place de marquer le film de son empreinte. Il arrive quand même à faire croire à la cohésion du groupe malgré une introduction des personnages trop rapide et qui manque de contexte. Le début de l'intrigue est bien trop succinct et il manque de finesse dans sa manière de placer les pions, mais lorsque la deuxième partie du récit s'enclenche, le film arrive à souffler un peu et prendre le temps de paraître plus authentique. Certains Mercenaires sont clairement laissé sur la touche ici, le tout n'ayant pas le temps de s'intéressé à tout le monde mais de bonnes idées sont placées ici et là. Comme pour le vétéran de la guerre qui souffre du syndrome post-traumatique ou de sa relation avec son "protégé" asiatique. Lors du dernier acte, on est plutôt ravi de voir que le film n'est pas frileux quand il s'agit de se débarrasser des protagonistes, donnant clairement forme aux enjeux même si on peut regretter qu'il tombe dans des rebondissements de dernières minutes très clichés et assez inutiles au récit.


L'écriture manque donc de force et de constance, elle n'exploite jamais son contexte ou les origines de ses personnages convenablement et se laisse trop souvent aller à la caricature. On est face à un produit qui veut juste faire passer un bon moment et qui ne se dérange pas trop avec les incohérences et autres facilités tant qu'il offre la dose de fun et d'action attendu par son public. Même lorsque le film à la bonne idée de tenter un peu de noirceur, il ne va jamais jusqu'au bout, faute à la mise en scène bien trop sage de Antoine Fuqua qui se contente juste d'être fonctionnel. Les séquences d'actions sont maîtrisées et le tout est correctement emballé mais aucunes idées ne se dégage de l'entreprise, qui se voit n'être qu'un western classique qui se'opère en pilotage automatique. Après il y a quand même le casting qui vient donner de l'énergie à l'ensemble mais là aussi tout n'est pas satisfaisant. Chris Pratt prouve définitivement qu'il n'est pas un grand acteur et qu'il ne suffit pas d'une transformation physique pour apprendre à jouer. Il tombe dans des gimmicks de jeu assez agaçants et rejoue encore et encore la même partition depuis Guardians of the Galaxy. On peut dire la même chose de Peter Sarsgaard qui est ridicule en méchant grandiloquent, pas aidé par une écriture assez catastrophique pour son personnage. Mis à part eux, le reste du casting est majoritairement bon surtout par ceux qui domine vraiment le tout. Denzel Washington change pas de registre mais reste impeccable dans ce qu'il a à offrir, son charisme naturel aidant beaucoup surtout qu'il peut compter sur Ethan Hawke pour être un soutien inébranlable. Non seulement l'acteur à la rôle le plus intéressant du film mais il excelle à retranscrire tout le malaise de son personnage tandis que Haley Bennett vient s'imposer avec force face à ce casting très masculin.


The Magnificent Seven est donc un film attendu. On sait d'avance quels acteurs livreront les bonnes performances, où nous emmènera le scénario et comment se dérouleront les scènes d'actions. C'est un remake sans surprise et qui n'apporte rien au genre dans lequel il évolue, c'est un divertissement comme un autre qui n'est pas mauvais ou mal fait mais qui se révèle tout ce qu'il y a de plus mineur. On ressort du film avec le sentiment de ne rien en avoir retenue, il ne nous a ni ennuyer, ni exalté, il nous juste fait passer deux heures de notre vie et il n'avait probablement pas plus de prétention que ça. Après on pourra se plaindre en disant que l'on a vu le duo Fuqua-Washington en meilleur forme et que les deux livrent un de leurs films les plus faibles.

Frédéric_Perrinot
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le 3 oct. 2016

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