Les habitants de Rose Creek n’en peuvent plus du joug imposé par Bart Bogue (Peter Sarsgaard), un homme riche et sans scrupules qui vit aux dépens de la population du village, n’hésitant pas à faire tuer ceux qui ne le respectent pas. Deux habitants partis à la recherche de renforts rencontrent Sam Chisolm (Denzel Washington), un homme qui sait aussi bien manier la gâchette qu’affronter des défis de taille. Il va réunir 6 hommes de confiance pour protéger Rose Creek et ses habitants…


Remake du film homonyme de John Sturges de 1960, lui-même remake d'un film d'Akira Kurosawa, le film d’Antoine Fuqua fait pâle figure par rapport à son aîné. Certes, le casting est assez honorable, et si on laisse de côté Peter Sarsgaard, qui, comme à son habitude, a l’air de royalement se faire chier, on pourra en revanche apprécier les prestations de Denzel Washington et Chris Pratt (à qui l’on doit comme d’habitude les meilleurs moments du film), qui remplacent avec un talent indéniable les grands Yul Brynner et Steve McQueen.
Mais la réalisation d’Antoine Fuqua, en revanche, n’égale pas celle de Sturges, et apparaît beaucoup plus lisse, peinant à faire ressortir quoi que ce soit de véritablement accrocheur pour le spectateur, quoiqu’on puisse déjà se féliciter que le réalisateur n’agite pas sa caméra dans tous les sens. Ainsi, on suit les personnages avec un certain intérêt, mais sans jamais s’y attacher pleinement, et on ne ressent strictement rien lors de la mort de ceux qui n’ont pas trouvé grâce aux yeux des scénaristes. L’histoire se déroule, cousue de fil blanc, et le spectateur y assiste… en spectateur - c'est le cas de le dire ! -, mais jamais plus, comme si on voulait l’empêcher de s’immerger pleinement dans le fil d’un récit qu’il ne demande qu’à vivre aux côtés des personnages. En outre, même la musique du film, dernière partition composée par le regretté James Horner, est bien en-dessous de la composition originale de Bernstein… Beaucoup de longueurs, une action réduite au minimum syndicale pendant la majeure partie du film et des dialogues bavards mais rarement percutants (encore une fois, c’est souvent Chris Pratt qui récupère les meilleures répliques) parachèvent un spectacle parfois plaisant, mais souvent paresseux.
Heureusement, la scène de l’attaque du village, qui vient occuper la dernière demi-heure du film, parvient à rehausser suffisamment l’intérêt du spectateur, à grands renforts d’explosions en tous genres, pour le convaincre qu’il n’a pas tout-à-fait perdu son temps. Ça fait du bruit, ça bouge, et on est tout de suite plus heureux ; de là à dire qu’on a l’impression de voir un chef-d’œuvre, il y a un très grand pas, et il n’est malheureusement pas franchi. De tous les films de 2016 qui resteront gravés dans l'histoire du cinéma (s'il y en a !), Les 7 Mercenaires sera absent...
D'ailleurs, quand je suis sorti du film, la seule chose que j'ai retenu de cette version 2016, c’est le thème musical qui entame le générique de fin. Ah mais non, pas de bol ! C’est justement le thème de 1960…

Tonto
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le 5 oct. 2016

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Tonto

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