Assisté à la projection en avant première nationale, au mega CGR de Pau des nouvelles aventures d'Aladin c'est vouloir être calif à la place du calif :
"Is not good"
C'est la première réaction que j'ai eu lorsque confortablement installé, j'ai observé l'affiche en arrière plan de la scène. Visuellement c'est très moche ! Ce n'est pas beau! Ça ne va pas être bon ! On va encore nous servir un film façon Asterix, Iznogoud, le petit Nicolas pour ne citer qu'eux !
Ou une distribution prestigieuse va encore tenter d'empiéter sur l'esprit de l’œuvre en faisant tout pour la dépouiller de son charme. Ou les acteurs vont s'en donner à cœur joie de se tirer la couverture et de se bousculer les uns sur les autres afin de briller dans un narcissisme non chaland. Oui comme d'habitude ils vont s'assurer à eux seuls, de tout faire pour plomber le film.
Et bien avec ces aventures d'Aladin ce n'est pas du tout le cas. C'est le contraire et tant mieux.
Pour son premier film le réalisateur Arthur Benzaquen réussit son pari. L'essai est vraiment transformé comme on dit ici dans le sud ouest. On ressent une vraie symbiose et une véritable complicité entre tous les acteurs. En évitant de faire un film entre amis qui peut exclure certaines personnes et diminuer l’empathie, Aladin dispose d'un avantage, Kev Adams. Il casse vraiment la baraque en utilisant comme faire valoir son complice William Lebghil qui néanmoins plus discret réussi à faire le même numéro que dans la série soda. Bon en oubliant les 45 premières minutes vraiment gênantes puisque personne ne semble comprendre l'histoire et les nombreux gags faisant de sévères flop. Mais après, dès que Eric Judor en génie de la lampe et du rire apparaît dans l'histoire le film est enfin lancé. On entre vraiment dans l'histoire et on veut absolument en voir la suite. En laissant la surprise sur les quelques guest, les modifications scénaristiques et la liberté de ton. Nous avons un film purement commercial, certes, mais les effets spéciaux sont assez étonnants pour un film français, ils viennent apporter un dose de magie et surtout permettent d'éviter les quelques longueurs et moments ennuyeux.
La machine marketing risque d'être foudroyante puisque Kev Adams n’hésite pas à danser, chanter et s'exciter à fond pour porter le film et en faire sa promotion. Lors de l'avant première toute l'équipe semble l'assumer et le public est assez conquis. L'hystérie de certains fans et les sketchs improvisés avant la projection sont vraiment parfaits pour vendre le film et nous divertir.
Loin de la magie Disney du dessin animé, et en oubliant les quelques points négatifs.
Je tiens cependant à rapporter les paroles du très talentueux et néanmoins très malin Kev Adams :
" S'il vous plaît, il faut parler du film autour de vous, snapchater vos amis et votre entourage et SURTOUT aller rajouter des étoiles sur
allociné c'est important pour nous"
Je me demande comment le cinéma français en est-il arrivé à ce niveau là où l'acteur en plus de défendre le film, doit supplier les spectateurs de noter avec des étoiles un film aussi divertissant soit-il, juste pour alimenter et contrer un buzz négatif puisque les critiques de la presse parisienne vont être dévastatrices pour ce film. J'espère me tromper mais bon !
Je ne veux pas m'avancer mais je pense que ce film ne plaira pas à une majorité du public, pendant la séance j'ai eu le sentiment que l'humour ravageur, très lourd à réussi à atteindre un point de non retour, moi j'aime cet humour là, assez gras et politiquement incorrect mais presque personne n'a rigolé aux éclats pendant les 45 premières minutes c'est assez gênant pour un film "populaire".
Là encore j'espère me tromper mais certaines personnes vont se sentir les victimes d'une promotion qui je le pense sera trop exagéré, hélas !
Les nouvelles aventures d'Aladin ne sont pas exceptionnelles mais convaincantes dans l'ensemble. Un film à voir pour les fans de Kev Adams mais aussi pour un public plus large qui va se régaler de voir les nombreux clin d’œils au septième art et les nombreuses références cinématographiques qui sont ici reproduites avec réussite.