C'est très vilain, tout de même, cet arc-en-ciel endémique où chaque plan doit, semble-t-il, exhiber absolument toutes les couleurs du prisme de Newton. Rouge, violet, bleu, jaune. On croirait revoir les Gardiens de la Galaxie (ou Jupiter Ascending) et ses nébuleuses quadricolors. Merci Bruno Vandelli !
Disney ou Marvel, qu'importe, la fusion semble ici, dans le kitschouille et l'absence totale de goût, évidente — nécessaire.
Big Hero 6 est clairement délaissée par l'inspiration des chara-designer-sous-section Armors : passé Baymax, ce gros iron bibendum profondément incohérent dans sa programmation mais parfois, il faut bien l'admettre, très mignon (car écrit comme un gros chaton kawaï, non comme un robot avec ses lignes inébranlables de code.), le design des humains et de leurs animation est royalement à l'Ouest, au rabais, pour ne pas dire à vomir. Un peu comme cette immondice velue de Rise of the Guardians.
Et tout ça bouge dans tous les sens, guindé, inerte, et qui nous balance des pouvoirs colorés qui lorgnent du côté de Full Metal Alchemist. Autant jouer à League of Legends.
Pis cette intrigue faisandée du (trop) jeune génie un peu en marge, celui de "Tempête de boulettes géantes" ou de "Dragon", l'humour, la distance et la sympathie en moins. Hiro — pas celui de Heroes — est profondément antipathique et sans intérêt aucun : qui pourra croire que les amis étudiants de son frère, tous plus âgés, le suivraient si aveuglément ? On retrouve soit dit en passant et ce sans grande surprise le personnage le plus insupportable et le plus vulgaire de la série pipi-caca 'Silicon Valley' au doublage..
Et puis, après le scénario des plus jalonnés, ce mauvais twist avorté, éventé, terriblement prévisible, puisque personne n'a jamais engagé James Cromwell pour jouer un gentil. Mais bien sur ! Et le tout finit donc laborieusement en double happy end sans surprise ni suspense.
Big Hero 6, passé son lorgnage de Pixar, ses trois gags stériles et ses deux références éculées de culture geek-otakus (comme plus récemment le jeu frenchie Life is Strange), mélange assez indigeste de super héros et de shonen, pour brasser un chouïa plus large que les gosses, semble bien se prendre terriblement au sérieux ; en tout cas chercher clairement à poser les bases viciées d'une nouvelle licence.
Bref, Big Hero 6 c'est un "joli", rondelet, pet de licorne : éthéré, coloré et irisé comme une bulle de savon qui, une fois posée sur le nez, crève, se perce et explose et délivre tous les arômes sucrés de sa flatulence.