Une petite ville de province au début des années 80. Philippe vit dans l’ombre de son frère, Jérôme. Entre la radio pirate, le garage du père et la menace du service militaire, les deux frères ignorent qu’ils vivent là les derniers feux d’un monde sur le point de disparaître.
Les magnétiques est un drame français de Vincent Maël Cardona de 2021.
Nostalgiques, ce film s'adresse à vous si vous êtes un contemporain des années 80 qui allaient, d'après le script du film, "voir un monde disparaitre".
Les magnétiques commence avec le résultat des élections présidentielles de 1981 remportées par François Mitterand, l'homme de droite à la tête du parti socialiste vainqueur de VGE, le centriste mou, à l'issue d'un scrutin serré. J'avais 16 ans et j'ai donc peu de souvenirs de cette élection si ce n'est, qu'effectivement, beaucoup croyaient que leur vie allait changer et qu'on allait "raser gratis". On réalisera vite par la suite que le politique venait d'être supplanté par l'économie et que l'on avait pas fini de déchanter. Pour nous faire oublier ces désillusions, le PS allait appeler à la rescousse Julien Dray et Harlem Désir....
Au soir de l'élection, la joie des protagonistes dans le film est spectaculaire. Pour Philippe et Jérôme son grand frère, la vie continue avec ses "défis quotidiens": faire tourner Radio Warsaw, échapper au service national et "bosser" dans le garage du paternel.
Désillusions
Jérôme admire Ian Curtis et Joy Division. Il a fait la connaissance de Marianne, une coiffeuse. Philippe tombe amoureux d'elle. Parfois, la vie nous réserve vilains tours.
Pendant les 3 jours, Philippe échoue dans sa tentative d'échapper au service national en se faisant réformer P4 (Inapte pour raisons psychiques). Une bien triste expérience qui m'a rappelé des souvenirs, même si je ne fus pas prêt à aller aussi loin quelques années plus tard.
Philippe part "sous les drapeaux" pour Berlin. Marianne lui a fait un stock de cassettes avec des morceaux cold wave de groupes plutôt confidentiels (Malaria...) qu'il va écouter, alangui ,sur son walkman muni de son casque aux oreillettes en mousse orange. Mais le temps passe, 12 mois c'est long.
Si Marianne éprouvait des sentiments pour Philippe, elle lui fait comprendre par téléphone qu'ils n'ont pas d'avenir. Philippe déserte et la retrouve. Son frère végète, boit et se drogue. Il finira pas se tuer dans un accident de voiture. A défaut de talent, il partageait avec Ian Curtis le goût de l'autodestruction.
Marianne quitte la petite ville où elle travaillait comme coiffeuse pour une plus grande, comme si l'herbe était plus verte ailleurs... Philippe prend la décision de quitter l'endroit où il a toujours vécu après en avoir fini avec ses obligations militaires. Fin de l'histoire en queue de poisson.
Au final, les protagonistes de cette histoire amère vivaient au présent, leurs décisions étaient motivées plus par des changements d'humeur que par la réflexion, ils étaient les victimes du peu d'ambition qu'ils s'étaient fixées.
Témoignage
Les magnétiques décrit la partie d'un parcours de vie d'un individu lambda dans les années 80. De nombreux objets familiers de l'époque ont disparu (cassettes, walkman, mobylettes....Renault 14), son parcours n'est pas bien intéressant même si on peut se reconnaitre par moment dans son itinéraire bien balisé. Et malheureusement, ni l'histoire qui est ici racontée, ni ses protagonistes n'ont quoi que ce soit de magnétique(s)....
A la manière d'Eté 85 de François Ozon, Les magnétiques joue la carte de la nostalgie.
L'intérêt du film pour les contemporains de l'époque, c'est son coté madeleine de Proust (Service national, musique...). L'histoire racontée dans le film n'a rien d'idyllique.
Coté casting, je n'aurais pas choisi un acteur avec le look seventies de Gérard Blanc pour interpréter un fan de Joy division mais on va encore me dire que je "chipote" ^^...
Personnellement, je n'ai pas la nostalgie des années 80, période pleine de "mirages" (on vivra mieux après la chute du mur de Berlin, mondialisation...) mais celle de ma jeunesse, de mes illusions et des êtres chers que j'ai perdus.
Le film est servi par une bonne bande originale (Trisomie 21, Die Krupps, Iggy Pop, The Undertones...).
Certains jetteront peut être un regard tendre sur cette époque même si, à mon avis, les années 80 nous ont projeté dans un monde bien plus dur dans bien des domaines que celui des années 70. Après les "30 glorieuses", les "30 piteuses"...
Ma note: 6/10
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Créée
le 18 nov. 2021
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