Rien de tel, de temps en temps, de se faire un bon Charlie Chaplin, pour oublier ses tracas de la vie quotidienne. Le facétieux Charlot et son humour simple, fait exclusivement de gestes et de situations rigolotes. Rien de mieux pour le moral et les zygomatiques. Ou presque...
Car Charlie Chaplin fait rire mais dénonce en même temps les inégalités sociales de son époque, la difficulté de vivre pour les plus démunis en ce début du 20ème siècle. Mais c'est une dénonciation qui se fait de l'humour. Un peu comme quand Emir Kusturica parle de l'histoire de son pays dans Underground.
Cependant, cette fois-ci, Chaplin nous sert une magnifique histoire d'amour. Une rencontre entre le vagabond qui se fait passer pour un riche et une pauvre fleuriste aveugle mais dont une histoire d'amour semble plutôt impossible. Car il est bien rare qu'une personne riche ne sorte avec une femme issue d'un milieu très défavorisé. Mais, le but de Charlot est tout autre. Il tente de séduire la jeune demoiselle comme il peut et serait prêt à tout pour elle. Ainsi, il compte lui payer les frais de son opération qui lui permettrait de recouvrer la vue. Mais problème, Charlot est un vagabond. Une personne qui erre la journée et qui dort en-dessous des ponts la nuit. Ainsi, le jeune homme va chercher des petits boulots, va devenir boxeur, travailleurs au service public pour pouvoir récolter les fonds nécessaires. Il pourra également compter sur l'aide providentielle d'un... riche homme. En effet, ce dernier comptait se suicider lorsque Charlot le sauva et lui remonta le moral. Le hic c'est que cette personne ne reconnaît et n'accepte de parler à Charlot que lorsqu'il est saoul. Une fois sobre, il ne voir qu'en ce personnage un simple vagabond qui ne mérite même pas qu'on s'intéresse à lui. En gros, on peut penser que Chaplin dit que chaque être humain connaît des déboires dans son existence et que chacun les cache comme il peut ou tente de les oublier. Cependant, on peut se permettre de penser que si le bourgeois ne reconnaît pas Charlot en étant à jeun, il reste cette différence qui est marquée par l'argent, les biens, les acquis,... qui existera toujours. Pour le réalisateur, le bourgeois restera toujours une personne vautrée dans son confort et qui ne s'intéressera pas aux petites gens. Alors que le contraire est possible puisque Charlot sauve la personne du suicide. Il recevra peut-être des cadeaux en retour (argent, el droit de conduire la Rolls Royce) mais on sent bien que c'est un peu avec des concours de circonstance ou parce qu'il se sent forcé que le vagabond accepte au début et que par après, c'est pour aider la fleuriste qu'il aime. A noter que c'est un amour qui est réciproque et que la demoiselle aime bien plus le personnage que la richesse qu'il "possède" (Charlot est un faux riche). Comme quoi, dans l'amour, l'argent ne fait pas le bonheur mais il peut, cependant, y contribuer (l'opération nécessite un payement).
Ensuite, à proprement parler de Charlie Chaplin, il est clair que c'est un personnage dont l'humour ne plaira pas à tout le monde. D'un point de vue personnel j'y ai adhéré totalement. Ensuite, la scène finale est émouvante et parfaite. Chaplin est à la fois acteur, réalisateur et scénariste pour ce film ou même encore producteur.
Chaplin était cependant un personnage génial, une figure mythique du cinéma et qui signe avec Les lumières de la ville un chef-d'oeuvre indémodable à ne pas louper.
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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