Entendons-nous bien, je distingue l’habile créateur de rêves de mon enfance du GAFA tentaculaire et niveleur contemporain. J’ai aimé Picsou et ses amis, j’ai collectionné les BD Marvel, j’ai grandi avec Han Solo et la princesse Leia. Disney-GAFA a tout broyé, digéré et transformé en divertissement de masse, un brouet informe, inodore et sans saveur. Le premier Gardiens apportait une fraicheur ironique bienvenue et inespérée dans un Marvel Universe boursoufflé et uniforme. L’éclaircie n’aura pas duré.
Depuis que Disney a racheté l’univers de Georges Lucas, il s’est offert la possibilité de cloner ad vitam æternam, le meilleur de Starwars, la première trilogie, sans craindre les procès pour plagiat.
Vous retrouvez donc un père de l’espace (version céleste et égocentrique), un Chewbacca ligneux, un pote bagarreur, une copine distante et bleutée, des batailles sidérales, des sales gueules galactiques, des bistrots mal famés, des troupes de mercenaires (pardon, de ravageurs), un empire ennemi (si les Kree étaient faiblards, les souverains dorés sont grotesques), des épées et des lasers, des décors pixélisés... sans le lumineux sourire d’Harrison Ford et, à défaut de magie mythique de la Force, un piteux « fais-le avec ton cœur ! ».
C’est très mauvais. Très mauvais.
Sur 137 interminables minutes, vous pouvez sauver la danse de Baby-Groot sur fond de baston, le cabotinage de Kurt Russel – un vieil ami, soyez indulgent – et la quête de sparadrap.
C’est peu. Trop peu.