Pour moi, Les garçons sauvages souffre exactement des mêmes défauts que Laissez bronzer les cadavres.
1/ Si on peut laisser quelque chose aux deux films, et c'est la principale raison de leur succès critique, c'est qu'ils sont bourrés de créativité. Ca fuse constamment. Chaque plan ou presque contient sa petite idée visuelle. Cependant, aucune d'elles n'est vraiment originale. Laissez bronzer les cadavres reprenait beaucoup au western, ici on est plutôt dans le fantastique des années 30. Techniquement, ça se résume souvent à de la surimpression. Rien de très novateur. Mais surtout, les idées visuelles font rarement mouche dans le contexte dans lequel elles sont inscrites.
2/ Il n'y a pas de climax. Le film est un climax de 2h. C'est la conséquence de l'expressionisme à outrance, de ce foisonnement sans fin : il n'y a pas de hiérarchie dans l'information donnée par le film. Si le film était un journal, il serait rempli exclusivement de gros titres. On peut s'en contenter et en apprécier l'onirisme, malheureusement au final,
3/ Le film ne raconte pas grand chose. Il se passe des choses, mais pour dire quoi? C'est là la plus grande faiblesse. Ces films sont obnubilés par leur forme, et en oublient de dire quelque chose. Cela réveillera peut être la fibre nostalgique de certain.es, féru.e.s de références, mais en l'absence d'une vraie vision d'auteur, pour moi c'est du cinéma qui s'autosuce.