
Je craignais un peu le retour au film social brut après avoir vu Después de Lucía de Franco. Les Filles d'Avril est effectivement, lui aussi, concentré sur la parentalité et inquiété par la sexualité des jeunes, mais il y a une différence de style majeure : sa narration, d'une fluidité telle qu'on sentira à peine son rôle de miroir sur une certaine tranche de la population mexicaine que ces sujets concernent plus durement. Des liens se forment et remplacent les anciens sans qu'on puisse s'en rendre compte, avec toujours un point d'ancrage : des personnages filmés dans la pénombre, comme s'ils nous révélaient leur côté sombre à chaque instant. Peu à peu nous est révélé le message caché sur qui sont vraiment les filles d'Avril.
Même instable et changeant, le noyau familial demeure solide chez Franco, qui n'a plus qu'à métamorphoser les personnages au gré de leurs rencontres. Ça reste assez brut, mais ça rend mieux.