Boîte à rêves
De A Star Is Born à Sunset Boulevard en passant par The Barefoot Contessa, quelques auteurs ont su, dans les années 1950, capter à merveille l'univers impitoyable de l’industrie Hollywoodienne, et...
le 30 mai 2018
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De A Star Is Born à Sunset Boulevard en passant par The Barefoot Contessa, quelques auteurs ont su, dans les années 1950, capter à merveille l'univers impitoyable de l’industrie Hollywoodienne, et Vincente Minnelli s'inscrit dans cette lignée avec The Bad and the Beautiful, où il met en scène un producteur vu par trois personnes qui l'ont aimé et détesté.
Vincente Minnelli a d'abord la bonne idée de réaliser ce portrait par le prisme de trois protagonistes, où l'on va progressivement le découvrir à travers son ascension à Hollywood. Par trois fois, il va donc revenir au point de départ, une rencontre puis la collaboration, pouvant parfois aller jusqu'à la passion et la folie dans l'un des cas. Derrière cela, il se cache avant tout un tableau ambigu d'un producteur ambitieux, sans scrupule et prêt à tout pour arriver à ses fins, mais il est fascinant, capable d'ensorceler n'importe qui par son charisme et sa présence, et ça, Minnelli le montre subtilement et génialement.
Le découpage du récit est parfait et pertinent, et le cinéaste s'appuie sur une écriture sans faille, notamment dans les portraits et ce qu'ils représentent, à la fois l'amour, la haine, la naïveté, la passion ou encore la rancœur. Grâce à cette narration, le rythme est soutenu et l'envers du décor du rêve américain est brossé avec autant de talent que de fascination. On retrouve cet aspect dans l'atmosphère de l'oeuvre, on est happé par ces personnages et l'appel d'Hollywood, le fantasme qu'il représente et tout ce qu'on ferait pour y avoir du pouvoir.
Vincente Minnelli sublime tout ce petit monde et le cadre des studios américain, nous fait ressentir l'attrait qu'il représente, et comment les sentiments humains sont finalement inexistants, et même des faiblesses, à l'image de quelques remarquables séquences comme la dispute entre le producteur et son actrice, ou encore le final. Le cinéaste s'appuie aussi sur de remarquables comédiens, principalement Kirk Douglas, génial, fascinant et charismatique en producteur arriviste et sans scrupule, tandis que la jolie et fragile Lana Turner, Walter Pidgeon ou encore Dick Powell lui rendent à merveille la réplique.
En mettant en scène The Bad and the Beautiful, Vincente Minnelli sublime notamment Kirk Douglas et Lana Turner pour une oeuvre mémorable, réfléchie et fascinante, peignant un tableau juste et dramatique d'Hollywood et de ses représentants, débordant d'idées et avec un regard effrayant sur ce milieu.
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le 30 mai 2018
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