Ce n'est pas grand chose que ces Délices, si ce n'est regarder des gens faire des dorayakis avec beaucoup de cœur. Il y a un côté très clichés dans cette histoire, comme un manga tranche-de-vie où le héros cherche à s'améliorer en s'investissant dans son travail, en se levant à l'aube… Puis il y a un côté dramatique dans la façon dont le monde s'effrite petit à petit.
Ce n'est pas un film qui m'a mis un coup de poing. Malgré certains thème (l'exclusion sociale, l'endettement, les rapports familiaux…) les Délices ne vont jamais tenter une percée de critique sociale claire. Pas de rébellion, pas de moment où le héros se bat de toutes ses forces pour sauver sa bulle de paradis perdue. On passe plutôt du temps à regarder cuisiner le tandem très bizarre que forment Tokue et Sentaro ; on écoute Tokue parler aux haricots.
Au reste, que dire d'autre ? La forme est belle, tout le florilège de la poésie japonaise est là : des cerisiers en fleur, des pruniers, la lune, la rivière qui serpentent entre deux champs… Peut-être clichée, peut-être adaptée à un public international, la forme et le rythme du film dégage une agréable douceur, un nuage sucré.