Les Contes de Terremer
6.2
Les Contes de Terremer

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki (2006)

Gorō Miyazaki adapte un roman de l’univers fantastique d’Ursula K. Le Guin. Dans un passé lointain, notre âge de bronze, une société s’est épanouie sur un archipel océanique. Le Guin est la plus taoiste des romancières américaines. Le monde vivant est instable, car soumis à l’action de deux forces opposées, la première lumineuse, la seconde sombre. L’épidémie et la maladie sont les réponses naturelles à un trop plein de vie. La transgression ultime serait de s’affranchir du cycle de la vie et de la mort. Le maintien de cet équilibre vital est confié aux mages. Seul ces derniers connaissent les « Noms Véritables » des éléments, des animaux et éventuellement des hommes, qui leur donnent le pouvoir de les commander. La mission d’Épervier, l’archimage nomade, est le maintien de l’équilibre entre le yin et le yang. Sa règle : intervenir le moins possible.


Arren est fils de roi et héritier d’une lignée de mages. Contrairement au personnage du roman, il a tué son père, dans un accès de colère qu’il ne comprend pas. Depuis, il se fuit. Il fuit la mort qui le ronge et la rage qui sommeille en lui et s’insinue dans ses rêves morbides. Or, Terremer est en péril : le sorcier Aranéide est en passe d’accéder à l’immortalité. Épervier se prépare à l’affronter. Il sauve Arren. Quel parti prendra le jeune prince ? La mort qui le ronge ou l’immortalité qui détruit ?


Objectivement, pour les non-initiés aux arcanes de Madame Le Guen ou du Tao, le film est d’un abord difficile. Goro Miyazaki ne craint pas la lenteur. Arren laboure. La jeune Téru chante. La belle Tenar cuisine.


Du niveau des dernières productions de son père, le dessin est magnifique. Pour une première œuvre, il bénéficie du savoir-faire et des budgets de Ghibli. Il est bon d’être fils d’un père riche et adulé. La nature et les villes sont somptueuses. Émerveillés, nous découvrons un monde hellénistique en déclin, les vestiges colossaux et peints de Pergame, d’Alexandrie ou de Babylone. Je ne me lasse pas d’admirer les épaves échouées de galions de haut-bord, les colonnades ruinées des temples, de déambuler dans les dédales des marchés orientaux aux mille fragrances... J’y retourne.

Step de Boisse

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

23
5

D'autres avis sur Les Contes de Terremer

Les Contes de Terremer
Plume231
4

La Gloire de mon père !

Eh bien, en voilà un Ghibli qui se traîne une belle réputation de merde. Gorō Miyazaki, totalement écrasé par l'ombre de sa légende de père, à qui on a confié un bébé bien trop gros pour lui. Oui,...

le 18 déc. 2021

30 j'aime

7

Les Contes de Terremer
Herbert
5

Un début prometteur et une fin décevante

Lorsque l'on est fan des Ghibli et de l'animation Japonaise en général, on ne peut passer à côté de Goro Miyazaki, le fiston du créateur de tant de perles de l'animation. Avec son film "La colline...

le 26 nov. 2013

28 j'aime

1

Les Contes de Terremer
Dodeo
4

Papa ? Tu m'apprends comment faire un film ?

Hayao Miyazaki parlait d'une oeuvre honnête et je ne partage pas totalement ce ressentiment, Les contes de Terremer étant au final une oeuvre assez prétentieuse mais néanmoins pas dénuée de qualités,...

le 2 nov. 2012

24 j'aime

Du même critique

Gran Torino
SBoisse
10

Ma vie avec Clint

Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...

le 14 oct. 2016

125 j'aime

31

Mon voisin Totoro
SBoisse
10

Ame d’enfant et gros câlins

Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...

le 20 nov. 2017

123 j'aime

12