► Autant que je vous le dise avant qu’il ne soit trop tard, « Les Combattants » est un très surprenant premier film. Car Thomas Cailley, jeune réalisateur récemment diplômé de la Fémis, maitrise à merveille les différents genres qu’il développe dans ce premier long-métrage: le teen movie de jeunes en vacances, la comédie romantique et le film d’anticipation apocalyptique.
Mais ce n’est pas tout.
Car le réalisateur (qui est également le scénariste de son film) nous surprend avec finesse. Car dès les premières minutes, il inverse les codes en donnant à Madeleine, son personnage féminin, de la dureté, voire de la virilité (le corps de nageuse est-allemande d’Adèle Haenel est sublimement masculin) et de la délicatesse, voire de la douceur à Arnaud (Kévin Azaïs). Leur première rencontre est d’ailleurs un combat sur la plage sous la supervision d’un militaire, pendant lequel Arnaud se défend en mordant Madeleine. Ça commence bien…
Dans cette première partie du film, on découvre peu à peu nos deux héros. A la mort de son père, Arnaud doit reprendre avec son frère aîné l’entreprise familiale de menuiserie. Madeleine est quant à elle issue d’un environnement bourgeois, mais présente immédiatement une allure de garçon raté, obsédée par l’apocalypse, la survie et l’armée. Elle rêve d’ailleurs d’intégrer les meilleurs commandos, à tel point qu’elle s’y prépare en nageant avec des tuiles dans le sac à dos ou en avalant une sardine crue mixée en smoothie…
La tension sensuelle monte peu à peu dans cette première partie. Mais le malin scénariste nous fait languir jusqu’à la deuxième moitié du film. Tous deux engagés volontaires dans un stage commando au sein de l’armée, ils vont s’en échapper pour vivre leur propre stage de survie, pendant lequel leur relation prendra la tournure longtemps suggérée, jusqu’au terrifiant climax final.
Pour un premier film, le récit, le rythme et le scénario font preuve d’une maitrise digne des plus grands réalisateurs. Thomas Cailley nous offre également des dialogues comiques et des situations burlesques qui ponctuent régulièrement le film.
Surprenant de bout en bout, « Les Combattants » aborde des sujets graves avec simplicité et nous touche en plein cœur. Comme le conseille un militaire à Arnaud, Thomas Cailley a visé non pas la cible mais trente centimètres derrière. Et visiblement cette stratégie fonctionne…

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Amoureux_du_Film
8

Créée

le 5 mars 2015

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