Les Cinq Diables par Thomas Fourgous

"Votre ordre n'a aucun sens, mon chaos est signifiant"

Les Cinq Diables résonne en moi comme un film qui marie à la perfection le fond et la forme. Chaque image de ce film déborde de talents, les musiques ont chacune leurs meilleures places. Possédant une narration visuelle maîtrisée, cette oeuvre a su puiser directement à l'intérieur de la palette de sentiments. L'amour, la culpabilité, l'abandon, la solitude, l'appartenance... toutes ces choses qui nous ont tous un jour ou l'autre habitées. Destins brisés, amours ensevelis/étouffés, le film est riche en symbolisme et en atmosphère.

Les dialogues verbaux ne représentent qu'une infime partie de la communication entre les êtres humains et le film en témoigne avec ses regards, ses détails parfois furtifs qui apparaissent et dévoilés des sentiments enfouis.

Immense respect et fascination pour la jeune Sally Dramé qui transcende son personnage par sa captivante présence à l'écran. Et bien sûr la redoutable Adèle Exarchopoulos, fidèle à elle-même, qui creuse une fois de plus le sillon des sentiments humain et livre un jeu surpuissant.

L'odorat me ramène toujours vers des moments de vie ou des personnes et donc vers tel ou tel sentiment. Ici, ce phénomène est poussé vers un fantastique subtilement traité. Rappelant David Lynch, le film n'en fait jamais trop mais ajoute toujours de nouveaux éléments, de nouveaux rebondissements. Rien n'est là par hasard, chaque détail distillé a son importance.

Véritable jeu de piste dévoilant détail par détail, ce métrage est un véritable coup de coeur et qui, de par son existence, devient un idéal de cinéma. Alors merci pour cette perle rare, merci pour ce nouvel espoir.

"Tu m'aimais avant mon existence?"