Beaucoup road movie et moins polar, ce dernier film du japonais Kore-eda qui se déroule en Corée du sud, nous convie durant plus de deux heures à une réflexion sur la filiation, l'adoption, l'abandon. Pour se faire, il dirige de main de maître, une sacrée équipe : d'excellents acteurs qui se meuvent en personnages fantasques, souvent touchants, parfois agaçants. Ce ne sont pas des saints : la jeune femme a abandonné son enfant, l'homme du pressing aux chemises étonnantes volent des bébés pour les revendre avec son comparse de l'association qui gère la boîte à bébés abandonnés, des malfrats attendent leur dû, deux policières mangent leurs nouilles durant les filatures et attendent le flagrant délit... Des personnages pas facile à suivre dans leurs déplacements et motivations au début du film.
On comprend vite sur quelle réflexion veut nous enmener le réalisateur. Qu'est ce qu'une bonne famille pour un enfant ? Y a t'il des alternatives ?
Et puis des fulgurances réveillent le scénario qui parfois s'enlise : un échange entre un homme et une femme tout en haut de la grande roue, la phrase qui jaillit et qui pourrait être le fil rouge du film : merci d'être né.