Dark Irish comedy
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Padraic et Claim, deux amis de toujours, se retrouvent quotidiennement dans un pub. Mais du jour en lendemain, Claim décide ne plus adresser la parole à Padraic, sans aucune raison apparente. Ne comprenant pas la situation, ce dernier cherchera par tous les moyens de recoller les morceaux…
Le scénario semble tout droit sorti d’une cours d’école, mais livrera un film surprenant. Une fable absurde mais d’une grande profondeur où une comédie cruelle à l’humour noir viendra percuter une tragédie poignante et bourrée de métaphores.
Inisherin : l’histoire prend place sur cette île fictive isolée au large de l’Irlande, pendant la guerre civile qui frappe le pays en 1922. Cette guerre, dont on ne verra que quelques explosions au lointain, mais qui fera inévitablement écho au conflit absurde qui s’installe entre les deux protagonistes.
Les Banshees, ces créatures de la mythologie celtique qui viennent annoncer la mort. Une mort qui planera tout au long du film…
C’est écrit avec une minutie digne d’une pièce de théâtre, les dialogues sont savoureux et millimétrés.
Mais même si c’est parfois assez drôle, avec un humour noir grinçant, ne vous y trompez pas, on assiste à une histoire tragique et d’une grande profondeur. Le film bougera constamment les curseurs entre comédie et drame, sans jamais en atténuer les propos. Il questionnera sur la condition humaine, avec des sujets comme l’amitié, l’orgueil masculin, la rancune, le temps qui passe, la mort, mais surtout la solitude…
Un isolement qui sera d’ailleurs accentué par les grands espaces des sublimes paysages que propose le film.
Niveau casting, c’est un sans-faute, où le moindre second rôle est travaillé. Le duo fonctionne à merveille, avec une complicité qui perce l’écran. Mais c’est clairement Colin Farell qui sort du lot. Décidément, c’est son année. Après son impressionnant Pingouin dans THE BATMAN, ou son rôle de père dans l’envoutant AFTER YANG, il livre ici ce qui est certainement le plus beau rôle de sa carrière qui l’enverra certainement aux Oscars. Sa prestation est sidérante de justesse et à l’opposé du reste de sa filmographie. Il campe ici un homme profondément gentil, un peu simple et est bouleversant.
Décidément, 2022 a enchainé les pépites comme on enfile les perles et aura réussi à me surprendre jusqu’au dernier moment…
Créée
le 28 déc. 2022
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