J'aime ce doux rêveur de Terry Gilliam. Même ses dernières productions m'ont plu. A part "The Brothers Grimm" qui pourtant reste logique par rapport à son oeuvre. On pourra toujours dire que c'est la faute aux producteurs qui ne l'ont pas laissé libre de faire ce qu'il voulait. En même temps je les comprends, moi, ces producteurs. Ben oui, prenez par exemple son court métrage sur "The meaning of life", à lui tout seul il a bouffé tout le budget du filme ENTIER. Apparemment, le tournage de "Les aventures du Baron de Münchausen" avait à peine débuté qu'il était déjà en retard et qu'il dépassait déjà le budget prévu... Puis c'est toujours le chaos sur ses films, il suffit de voir "Lost in la mancha" pour s'en rendre compte. Bon j'imagine qu'il apprend de ses erreurs et que ses derniers films se font avec moins de problèmes... Mais le nouvel échec lorsqu'il a voulu remettre son DonQuichotte en chantier prouve bien que sa méthode n'est toujours pas parfaite. Terry est donc un doux rêveur, et oublie donc par là que le cinéma c'est aussi du business malheureusement. Et qu'il faut toujours tenir compte de l'aspect financier pour faire un film.

Ce film-ci, que je vais tenter de citer le moins possible car le titre est ardu à taper, je ne l'avais jamais vu, j'en avais beaucoup entendu parler cependant. L'histoire est assez mince et rappelle les quêtes de chevalerie. A vrai dire, ça m'a rappelé tout spécialement Don Quichotte de la manche car là aussi c'est très linéaire : le héros se donne une mission et rencontre divers personnages sur son chemin. Ici, Terry propose une réflexion supplémentaire sur la lutte contre la mort au travers de son personnage qui court à toute allure. C'est assez poétique dans l'ensemble, en témoignent les diverses scènes surréalistes du film. Bon, j'ignore si tout est dans le livre d'origine ou si Terry s'est permis des libertés. Le coup du monstre marin qui les avale par exemple, ça rappelle un autre conte ; le coup sur la lune ça rappelle un très vieux film.

VIsuellement c'est bluffant. Terry transcende son scénario ; il parvient à mettre en valeur les points importants si bien que cette simple histoire devient passionnante. Grâce à un déoucpage intelligent où Terry sait quoi faire durer et quoi ellipser, de la sorte il rythme son film parfaitement ne laissant aucun temps mort. Sa vision d'animateur lui permet également d'y mettre des effets spéciaux étonnants mais réussis, plus réussis que certains films contemporains (ah le CGI...) ; en fait ce film est tout simplement beau à regarder, même si l'histoire on s'en fout un peu, les séquences surréalistes s'enchaînent et laissent le spectateur en pleine émoi.

Bref, "Les aventures du Baron de Münchausen" (il fallait quand même que je le retape pour le dernier paragraphe)est un film à contempler qui laisse rêveur.
Fatpooper
9
Écrit par

Créée

le 22 sept. 2013

Critique lue 1K fois

18 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1K fois

18
2

D'autres avis sur Les Aventures du baron de Münchausen

Les Aventures du baron de Münchausen
Sergent_Pepper
7

Around the world with a play.

La débâcle de la ville en état de siège qui ouvre la première partie du film semble tristement prophétique quant à la destinée de ce film qui sera l’un des grands échecs de Gilliam : trop cher, trop...

le 14 oct. 2015

49 j'aime

5

Les Aventures du baron de Münchausen
Tonto
10

L'imaginarium du Docteur Gilliamus

Au XVIIIe siècle, dans une ville assiégée par des Turcs se joue une pièce de théâtre narrant l’épopée comique et fantastique du baron de Münchausen. Mais voilà qu’un vieillard (John Neville)...

le 14 nov. 2020

27 j'aime

16

Les Aventures du baron de Münchausen
Fatpooper
9

Conte sur la vieillesse

J'aime ce doux rêveur de Terry Gilliam. Même ses dernières productions m'ont plu. A part "The Brothers Grimm" qui pourtant reste logique par rapport à son oeuvre. On pourra toujours dire que c'est la...

le 22 sept. 2013

18 j'aime

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55