Robin des Bois, noble saxon disgracié, se jure de protéger le pauvre et le saxon des vilains normands menés par le méchant Jean sans Terre, en l’absence du généreux roi Richard Cœur de Lion. Secondé par ses compagnons, les Joyeux Compagnons, et la belle Marianne, Robin fera tout pour défendre l’Angleterre (ou le comté de Nottingham, ça dépend de ce que vous considérez comme « l’Angleterre ») contre les mains avides de Jean sans Terre…


Premier amour d’enfance, probablement à cause de l’ambiance bon enfant et chevaleresque qu’il respirait, probablement aussi à cause des MA-GNI-FI-QUE-EUH RO-BE-EUH de Lady Marianne (et la belle Olivia de Havilland, toujours aussi ravissante à 104 ans !), ce film a tout d’un enchantement. Vous savez, il dégage cet aura qu’on retrouve toujours quand on s’imagine un plateau de tournage dans les années 30… et tout semble formidable : le fait que Robin s’en sort aussi effrontément, que les méchants soient aussi méchants mais aussi incapables de l’arrêter (faut un TOURNOI pour le foutre derrière les barreaux), qu’il arrive à duper et à rendre amoureux aussi facilement son entourage, que Marianne soit aussi belle qu’intelligente (moi, amoureuse d’Olivia de Havilland ? Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?) et gentille, que Will Scarlet soit aussi mignon, que Frère Tuck et Petit Jean soient aussi drôles et… et je m’arrête ? Je m’arrête.
Le film, par sa simplicité, son ambiance et le contexte où il est apparu, sent bon la nostalgie et le film de cape et d’épée. Mais est-ce là tout ? Non, déjà sa simple technique de technicolor, qui apporte la couleur image par image sur pellicule, ajoute un côté chaleureux qui apporte la couleur au cinéma. C’est aussi la première version « célèbre » de Robin des Bois qui arrive à la perfection à mélanger tout ce que la période romantique avait ressorti du célèbre gredin, l’historiographie de cette période (que ce soient les clichés sur Jean sans Terre ou les costumes FA-BU-LEU-SE-MENT excentriques et peu historiques) et surtout tous les clichés du personnage et de ses compagnons. Ainsi, même si tout le monde a prétendu le contraire (surtout les productions récentes qui ont essayé de « changer-mais-pas-trop-sinon-le-public-ne-va-pas-aimer » certains détails, quitte à ne rien raconter de neuf), c’est LA version de 1938 qui a complètement défini le personnage et ses aventures et qui, selon moi, a fait son charme auprès du grand public.
Personnellement, je n’ai jamais accroché à la version Disney, qui a été LA version préférée de tout le monde, parce que… y’a de la musique, des animaux et… c’est exactement la même histoire ? Mais celle de 1938 m’a marqué à jamais.
Bien sûr, il y a quelques défauts. Déjà, même pour l’époque, je trouve que la réalisation n’est pas terrible. Ensuite, le manichéisme de ce film est difficilement tenable que ce soit la rivalité entre gentils saxons et méchants normands (pardon, on me souffle à l’oreille que le film est plus tolérant que ça puisqu’il y a Richard et que la fin se conclue sur l’union d’un saxon et d’une normande), la cupidité du clergé (pardon, on me souffle à l’oreille qu’il y a Frère Tuck qui devient très généreux dès qu’il rejoint les Joyeux Compagnons), ou la niaiserie de Lady Marianne, bonne qu’à être belle et au centre d’un triangle amoureux (pardon, on me souffle à l’oreille que, même en tant que demoiselle en détresse, elle est plus débrouillarde, active et intelligente que toutes les autres versions que l’on décrit comme fortes et indépendantes, qu’on veut absolument tirer de leur image de demoiselle en détresse, tout en leur faisant rien faire d’important… les condamnant ainsi dans le rôle involontaire de gourdasse)…
Mais ça reste un film agréable à regarder pour petits et grands… et ma version préférée. Parce que costumes improbables (surtout les robes de Lady Marianne) et Olivia de Havillande. Allez, un peu d’Errol Flynn et de Basil Rathbone… un peu… et un peu des collants moulants de tous les acteurs masculins (XD). Pour ceux-là, je ne m’en suis toujours pas remise…
Bon, et peut-être que sur ma lancée, je ferais la version de Robin des Bois de 1990, celle de Disney et la version parodique de Mel Brooks… parce que j’aime bien. Quoique, j’ai un peu peur de ce que les fans d’Alan Rickman penseront de ce que je pense sur lui dans le film avec Kevin Costner.
PS : Et c’est surtout l’une des rares versions où je trouve l’histoire d’amour BIEN réussie. Les deux se respectent, sont semblables en caractère, sont égaux et elle ne commence pas de manière « malsaine » comme d’autres peuvent le faire. A peine se chamaillent-ils au début mais c’est cette malice chez l’un qui fait son charme chez l’autre…

RaphaëleMartinat
8

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Créée

le 6 juil. 2020

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