John Carpenter osant mélanger sa technicité irresponsable avec la vision excentrique des arts martiaux dans les films classiques du cinéma asiatique ? C’est ce que j’ai compris en prenant connaissance du pitch de sa neuvième production et j’ai tout de suite adhéré. Quand on veut chercher quelque chose de nouveau, d’une grande qualité visuelle, d’une inspiration déviante et faisant aventurer un public dans un monde qui n’a pas de limite, c’est bien à John Carpenter qu’on s’adresse pour faire la demande, comme il l’a fait pour les films New York 1997 ou l’incontournable film culte The Thing.


Et ce cinéaste n’est pas du genre à négliger quoi que ce soit, ni à dépenser son argent pour rien . John Carpenter est un artiste sûr et exprimant librement sa passion du cinéma, en particulier celle du genre épouvante. En ce qui me concerne, moi qui passe généralement des moments très divertissants devant les films d’arts martiaux, le fait de voir deux styles cinématographiques assez éloignés se mêler dans une production était quelque chose de très curieux. Je savais que j’allais découvrir une surprise qui va bien plus que me surprendre. Et comme le cinéaste soigne toujours les effets visuels dans ses réalisations pour entraîner son public dans un environnement inaccoutumé, j’étais complètement impatient de voir comment il va transcrire l’image des grands maîtres d’arts martiaux ou sorciers nippons à l’esprit tordu avec son style filmique très particulier.


La production commence justement par ça, par une intervention extravagante de quelques sorciers qui jettent des sorts dans une petite rue de la ville San Francisco, avec un nombre effroyable d’éclairs dévastateurs et de coups de vent terribles jetés n'importe où pour propager un mal à ne pas prendre à la légère. Certaines personnes l’ont très mal pris ce genre de visuel au second dégrée exagéré. En ce qui me concerne, j’ai trouvé ça très con mais incroyablement délassant, ça m’a fait de l’effet dès les premières secondes de la première scène mouvementée. Le reste de la production est à l’image de la première scène d’attaque, le cinéaste a appliqué un format scénaristique qui se rapproche beaucoup à celui des films d’aventures à la Indiana Jones, avec un rythme trépidant pour ne laisser en aucun cas l’ennui nous envahir.


Quand on parle d’un monde asiatique, je m’attendais également à un casting majoritairement asiatique mais qu’est qu’on trouve parmi les acteurs, Kurt Russell, le célèbre acteur fétiche de Big John. Kurt Russell nous a impressionnés avec son rôle mythique de Snake Plissken dans New York 1997, un rôle culte développant une solide image de l'anti-héros. Dans cette production, Kurt Russell campe un même genre de personnage principal mais à l’image contraire du hors-la-loi Snake Plissken. Son protagoniste est un crétin accompli et balourd, un aberrant individu qui fonce tout droit vers le danger sans réfléchir deux fois et qui enchaîne les maladresses comme ce n’est pas permis.


C’est la cerise sur le gâteau, le point le plus juteux qui se trouve au sommet d’une excellente pâtisserie. C’est comme ça que j’ai visionné la production, c'est comme si je mangeais avec plaisir une friandise appétissante. Du coup, avec Kurt Russell en rôle-vedette, nous avons notre lot de conneries incommensurable, pour la mise en place d’un genre d’un humour bien plus qu’acceptable, afin de compléter adéquatement une production avec un grand nombre de scènes de combat d’art martiaux, des sorts jetés à tous azimuts et des antagonistes exprimant fortement leurs intentions avec des visages garnis d’un maquillage très réussi, tout ce qui sort essentiellement des films d’arts martiaux avec le genre fantastique qui va avec.


Le scénario est reprise banale d'une histoire d’un malfaisant Asiatique faisant propager un mal surnaturel avec une prophétie habituelle mais le réalisateur a bien ajouté son petit grand de folie pour ce qui est de changer la donne. Malgré une succession de scènes mouvementées bien assurée, on peut reprocher au cinéaste d’avoir installé un côté assez répétitif dans la mise en scène, notamment dans les grands plans d’attaque mais c’est très léger, rien à avoir avec ce qu’on peut profiter pendant les autres moments de cette production qui met bien en avant la détermination d'un John Carpenter qui cherche constamment les nouvelles expériences. 8/10




  • Il faut être chinois.

  • Ça ne fait rien, allez raconte : j'ai les yeux qui se brident.


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le 13 mai 2020

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LeTigre

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