En 1910 à Paris, le maître d'hôtel espionne une conversation entre la millionnaire Adélaïde Bonnefamille et son avocat. Elle laisse tous ses biens par testament à ses quatre chats, Edgar devra s'occuper d'eux jusqu'à leur mort, avant d'hériter... Pauvre majordome, mal-aimé et dévalorisé ! Fou de jalousie, il décide de se débarrasser d'eux...
"Les Aristochats" inculquent à la jeunesse l'éternelle supériorité de l'Amérique. Edgar incarne le Mal... normal pour un Britannique, l'ancien colonisateur ! Des $$$ clignotent devant ses prunelles : tout ce pognon, qui file à l'anglaise ! Pas des livres sterlings, qui dominent le monde en 1910, ni des pièces d'or, mais de magnifiques dollars ! Car voyez-vous, la fortune, d'essence américaine, s'évalue en dollars. Retenez çà les jeunes !
Le British drogue les chats, les dépose dans son side car et fonce à moto décrocher le jack pot. Mais deux chiens détrousseurs l'agressent et le dépouillent : side car, couffin, chapeau, parapluie, excellente affaire ! Vive la guerre franco-anglaise ! Comment s'appelle le chef du gang, à l'ouïe hypersensible, repérant ses proies à l'oreille ? Le capomafioso Napoléon (un accent corse m'aurait charmé). Et son lieutenant peureux et soumis ? Lafayette ! Au diable la reconnaissance pour le noble général ayant aidé les Ricains à s'affranchir des Rosbifs...
Une vaste propriété exige de nombreux serviteurs : une cuisinière et son aide, un jardinier, une ménagère, une chambrière, un chauffeur... Or Super Edgar, l'homme au douze bras, s'occupe de tout ! Car d'autres domestiques auraient pu s'opposer à son projet homicide... Donc concentration sur l'Angliche. Quel personnage fascinant, de loin mon préféré !
Et les aristochats ? Avec l'accent constipé de la haute, Duchesse élève ses chatons : Berlioz rafolle du piano, Toulouse joue les chats sauvages et Marie se pâme devant Thomas O'Malley, leur sauveur. Un Irlandais, of course ! Chez Walt Disney, le sympathique O'Malley triomphe du fourbe Edgar, l'oppresseur traditionnel de l'Irlande. Au passage, nous marchons au pas de l'oie avec Abigail et Amelia, deux volatiles britanniques idiotes et collet monté. Dans "Les Aristochats", Anglais et Français, odieuses poupées de foire, servent de cibles. Mais un quintette de chats foutraques au jazz band effervescent fête anarchiquement le happy end ! chantons, remuons du croupion et dansons, car en France tout finit par des chansons.