Les Animaux fantastiques 3: Par la barbe de Dumbledore, la magie s'essoufle

44eme film de l'année et me voilà replonger dans le monde des sorciers avec ce troisième opus de la saga malnommée devenue par la force des chose un préquel d'Harry Potter plus qu'autre chose même si selon moi la magie s'essouffle.


Le professeur Albus Dumbledore sait Gellert Grindelwald se mobilise pour prendre le contrôle du monde sorcier. Incapable de l’arrêter seul, il s’appuie sur le magizoologiste Newt Scamander pour diriger une équipe intrépide de sorciers et d'un boulanger moldu dans une mission dangereuse, où ils rencontreront d’anciennes et de nouvelles bêtes et affronteront la légion croissante d’adeptes de Grindelwald.


Curieuse sensation qui m'anime à la sortie de la séance dans une séance pleine à craquer de fans de la première heure, je ne sais pas si c'est le fait que je vieillis mais je ne me suis pas laissé totalement emporté par le récit malgré la multitude de fan service sensée combler mes plus primaires envies du Potterhead sommeillant en moi.


C'est simple, j'ai l'impression que pour contrer le désamour croissant que le grand public porte à cette saga voir cet univers, les grands pontes de Warner ont décidé de balancer des kilos de références pour titiler le fibre nostalgique des fans quitte à modifier un peu grossièrement l'idée originelle de la saga qui devait se concentrer sur Dragonneau et des animaux fantastiques et non pas sur la quête de Pouvoir de Grindelwald.


C'est comme s'il y avait un perpétuel "Damages Control" modifiant la ligne directrice en fonction de la réception des opus et non une vision d'ensemble. Or comme Warner a vu que le fan service marchait à fond chez la concurrence, ils font pareil pour limiter ou contourner les problèmes quitte à faire dans le grossier et le facile.


Forcément, cela marche jusqu'à un certain point et le fan de base sera ravi de revoir des choses qu'il a connu que ce soit Poudlard, Pré-au-lard, la salle sur demande, le réfectoire de la Grande Salle, la taverne d'Abelforth Dumbledore , le hall du Ministère de la Magie, voir de loin un match de Quidditch, des vifs d'or et des cognards, Minerva, Albus et son frère, un petit "10 pts pour Gryffondor" transformé en "3 pts pour Poufsouffle", "le choisir entre le bien et la facilité", les musiques d'Harry Potter,...


Bref, tout y passe et c'est largement le lore d'HP qui est mis en avant dans cet opus (en témoigne l'ouverture du film avec le logo Wizarding world et le titre -où Dumbledore est largement plus mis en avant que le nom de la saga- arrivant bien après le début du film) que celui crée dans les 2 précédents métrages qui semblent plus ou moins expédié à la va vite.


Pour en revenir à l'histoire, j'ai eu l'impression que c'était un peu un fourre-tout où l'autrice tentait de faire tenir de façon cohérant le récit avec ce qui avait été fait avant, tout en supprimant le problème de type "Ezra Miller" ainsi que son personnage en utilisant un peu la facilité, ce dernier étant relégué à un rôle de 3eme rang alors que c'était le point central du 2. De manière générale, les personnages des opus précédents sont un peu traités avec de la facilité que ce soit Queenie et les autres, c'est un peu dommage.


L'intrigue se laisse suivre quand même malgré les petites facilités/trous scénaristiques nous amenant à une résolution que l'on voyait des kilomètres à la ronde.


Les nouveaux personnages ne sont pas forcément marquants plus que de mesure, la faute probablement à une galerie bien trop dense pour que chacun ait un espace suffisant pour s'exprimer même si le nouveau casting est bon dans son ensemble. D'ailleurs Mads Mikkelsen (qui a une ressemblance avec Oliver Masucci - de l'excellente série Dark-) s'en tire plutôt bien dans son interprétation de Grindelwald même si je préférais celle de Johnny Depp.


D'ailleurs la relation entre Dumbledore et Grindelwald est clairement explicitée ce qui est en soi est un petit évènement. Si la relation amoureuse entre les deux étaient sous entendue, ici, elle est clairement explicite ce qui est donc la 1ere fois pour une franchise de cette envergure d'avoir un (des) personnage (s) principal(aux) essentiel(s) à l'univers ouvertement gay, ce qui provoque des problèmes apparemment dans plusieurs pays. On peut dire malgré les critiques d'une partie de la population, JK Rowling a assumé jusqu'au bout son idée, ce qui n'est pas rien.


L'ancien casting était toujours aussi bon même si un peu en retrait, Eddie Redmayne ayant encore une fois une scénette où il est ridicule ce qui a bien fait marrer le public de ma salle.


Visuellement, j'ai trouvé que la DA et en particulier les SFX étaient moins inspirés, plus génériques avec une mise en scène assez classique voire sommaire comme s'il y avait eu des coupes drastiques dans le budget malgré la nécessité pour un film du monde des sorciers de montrer de nombreux décors divers. Ce sensation bizarre est particulièrement là lors des scènes d'action, de combat se finissant abruptement. Il y a malgré tout quelques plans assez sympa.


Remarque que je me suis faite, c'est que c'est marrant aussi comment les tenues vestimentaires sont passées de l'extravagance des sorciers à des sorciers sorties tout droit de Peaky Blinders. Sinon la partie sonore étant grossièrement celle d'HP, y'a pas grand chose à redire.


BREF, j'ai fait une putain de tartine que personne regardera mais bon tant pis haha.


En tout cas, c'est un film qui se laisse voir semblant avoir souffert de sa production chaotique emportant selon moi un peu la magie de l'univers avec une histoire surfant à fond sur la nostalgie néanmoins intéressante pour le développement du Lore d'Harry Potter mais semblant s'éloigner encore un peu plus de construire une histoire indépendante de la saga au sorcier aux lunettes rondes. Warner n'a pas encore vraiment trouvé l'équilibre entre les deux selon moi. C'est pas mauvais mais cela rentre dans le rang et devient un petit peu insignifiant par la force des choses.


Je n'attendrais pas forcément la suite avec une très grande impatience même si je la verrais quand même alors que je suis typique le profil cible (10 ans lors de la sortie du 1er film et vu tous les films Day one, lus tous les livres et même racheté les nouvelles éditions en anglais dans la boutique HP de la gare de King s cross à Londres!!, les jeux vidéos,..), ce qui me parait hallucinant tant pour moi cet univers à bercer mon enfant et avec lequel j'ai un très fort attachement. Bref, la magie s'essouffle en espérant qu'elle se s'éteigne pas à l'avenir.


A découvrir pour les fans de l'univers

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le 14 avr. 2022

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