Tout ça n'est pas bien glorieux.
Les animaux fantastiques renouvelaient avec fraîcheur la licence avec un monde plus adulte et dans un autre pays. J'avais bien aimé les Harry Potter, les deux premiers fidèles, le troisième excellent, pour la suite les bouquins étaient quand même bien supérieurs aux films, mais ceux ci étaient quand même regardables, même si dans l'ordre du phénix on parlait à peine de ce qui faisait le titre, tout comme dans le prince de sang mêlé.
Là c'est le même problème. "Animaux fantastiques, les crimes de Grindelwald". Des crimes de Grindelwald on en voit que peu, juste des meurtres de moldus et lors d'une évasion, rien de vraiment magie noire à la hauteur d'un Voldemort. Et les animaux fantastiques, pareil, ils n'apparaissent qu'en lien avec le personnage de Norbert Dragonneau et sans réel intérêt si ce n'est montrer des CGI et des bêtes mignonnes pour les enfants.
On n'a pas l'impression de voir un film, mais le produit final issu d'un cahier des charges. On a l'impression qu'il n'y a pas d'architecte de l'ensemble mais des cases à cocher sans cohérence.
On remet les personnages du premier alors qu'ils n'ont plus de sens : croyance, le boulanger, la blonde et même l'aurore sont entrés de force artificiellement. Et ce qui faisait leur charme est perdu au passage, le comique n'est plus comique, la séduisante blonde ne séduit plus, la brune obstinée dont on pouvait apprécier la persévérance devient casse couille. Tout ça pour justifier que ça soit une suite.
On met de force des personnages de l'univers Harry Potter pour faire du fan service : Dumbledore, Nagini, une lestrange, Nicolas Flammel, Fumsek, Adolf Hitler -un des alias de Voldemort, vous ne saviez pas ? -... Qui ne feront que des apparitions. Pour justifier l'univers étendu des sorciers. Apparemment on ne sait plus faire autrement dans la décennie 2010, dès qu'on fait des films indépendants dans un univers fictionnel connu, il faut faire intervenir les personnages emblématiques de cet univers, même si l'histoire ne s'y prête pas. Marvel, Star Wars...
On invente un truc délirant où Dumbledore demande à notre zoologiste de faire des recherches sur Croyance. Subitement le mec qui écrit des bouquins et soigne ses bêbêtes devient enquêteur. Ca n'a aucun sens, mais ça permet de justifier l'apparition de Dumbledore, de Poudlard, de justifier la suite du premier avec le même personnage principal...
On invente une histoire délirante d'amour autour d'un quiproquo bidon sur l'identité d'un témoin de mariage afin de justifier certaines rencontres et de laisser superficiellement croire que l'identité des personnages dans un plan n'est pas artificiel mais a un sens scénaristique.
On invente une histoire de filiation à la con avec des détours scénaristiques dont on se branle copieusement, pour mettre un fil conducteur aux événements décousus que l'on voit ici. Et aussi pouvoir nous mettre de la mixité pour un film qui se passe dans les pays blancs des années 20 et qui ne devrait pas en contenir. Et hop deux africains -le mec à la conjonctivite et la fille du chanteur aux jolies chaussures qu'on voit en gros plan- après le serpent asiatique.
On fait se dérouler l'histoire sur plusieurs pays (USA, France, UK) pour ratisser large, toucher des subventions multiples, et avoir de la pub facile dans plein d'endroits. Et ça n'a pas d'intérêt, c'est artificiel. Franchement l'univers HP en France, c'est beaux bâtons que je voulais voir, pas une sorte de musée d'Orsay sans grand chose de magique et quelques scènes sur Montmartre.
Bref ça part dans tous les sens, et lors de l'explication dans le caveau familial, j'ai du vraiment lutter contre le sommeil tant mon intérêt s'effondrait.