La chair est triste, hélas...

Quel est le sujet des Amandiers ? Le théâtre ? Ceux qui veulent voir Chereau et ses acteurs au travail en seront pour leur frais. Ceux qui veulent comprendre ce que c'est que tenter de devenir acteur, aussi : on ne sait rien de l'histoire personnelle des acteurs, donc ceux-ci sont sans épaisseurs, saisis dans des instants vite dissipés où ils développeront avant tout leur narcissisme. À cet égard la scène à l'Actor's studio à New York n'apporte vraiment rien d'intéressant en dehors d'un "I'm aware" répétitif et lassant. Restent des exaltations autour du sexe, de la drogue et de mort. Même le drame des années SIDA est traité avec une certaine désinvolture en une scène prévisible. Les souvenirs de la réalisatrice qu'elle peine à faire partager (peut-être parce qu'ils ne concernent qu'elle) sont ce qui surnagent de ce film qui s'étire en longueur sans beaucoup avancer.

C'est peut-être juste un film pour theâtreux comme il y a des musiques pour musicien. Pascale Ferrand avec les élèves du théâtre de Strasbourg dans "l'âge des possibles" avait fait bien mieux.

La meilleure scène du film est celle du majordome de l'actrice principale qui lui conseille de faire un autre métier que celui d'actrice. Il a tort bien entendu, mais pas pour les raisons exposées dans le film. Postuler aux Amandiers ? Ça ne donne pas envie !