C’est un film qui m’a mis en rogne. Parce que je n’ai pas aimé. Et parce qu’il y a certains éléments que j’ai aimé. Comme cette énergie folle. L’énergie que dégage le film, de par le talent de ses comédien(ne)s, est pour moi son principal atout.
J’ai été séduit par le début de l’histoire. La photographie pellicule. Le Patrice Chéreau fantomatique, qui erre dans son propre théâtre et se dissimule à la vue de ses élèves. Une touche de fantastique, une bonne idée, qui passe vite à la trappe.
Parce que ce qui intéresse la réalisatrice, c’est avant tout la performance. Sublimer la performance. En tout cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti. Un film très prétentieux en somme. Qui a tous les ingrédients pour faire un grand film, sauf de la retenue, de la pudeur. C’est une course haletante de 2h à qui jouera le mieux, qui en fera le plus. Sans subtilité.
Alors que pour moi, un bon acteur se doit de ne pas dévoiler entièrement son art. Comme un joueur de poker. Chaque film est un fragment de son jeu, une couleur de sa palette. Mais un seul film ne doit pas être l’étalage de tout son talent. Sinon il n’a plus rien à offrir par la suite. Il ne suscite plus l’envie.
Alors oui, c’est un film sur le théâtre. Et au théâtre, les acteurs jouent pour le public. Mais c’est aussi un film de cinéma. Et se pose là, tout un dilemme.
Finalement, quitte à nous proposer un Twilight au pays des frenchis (dédicace à Étienne, le beau gosse tourmenté, un toxico vision bobo, qui surpasse la performance de Johnny Depp en Jack Sparrow) pourquoi ne pas en avoir fait directement une pièce de théâtre ?