Y a-t-il quelqu'un ici... Qui voudrait m'empêcher... De faire ça ?

Suite à la publication de l'histoire du film sur Internet, ce western a failli ne pas voir le jour. Par grande réclamation de ses fans, Quentin Tarantino est revenu à sa décision pour réaliser sa huitième production en apportant des modifications dans le scénario. Vu le succès et triomphal du film Django Unchained, les fans ont bien fait de réagir. On a bien remarqué que le cinéaste est capable de moderniser habilement le western tout en gardant le même climat des grands films du far-west. On aurait bien été curieux de voir une nouvelle démonstration de ce brillant réalisateur ayant une passion très particulière pour ce genre de films. Surtout qu'il a développé un scénario avec une incorporation d'une atmosphère de huis clos, un genre de film que ce dernier maîtrise à la perfection en voyant le résultat que cela a donné pour Reservoir Dogs.


C'est ainsi que nous découvrons ce long-métrage mêlant le western et le huis clos avec une histoire d'un bourreau et sa prisonnière qui se confinent dans une grande cabane avec 6 cow-boys lors d'un blizzard. Malgré l'avertissement du bourreau indiquant que celui-ci ne souhaite en aucun cas partager la prime de la prisonnière, certains des cow-boys ont des intentions contradictoires à l'avertissement et envers la prisonnière et le bourreau. Un scénario à la fois intelligemment bien écrit et original pour confirmer Quentin Tarantino dans les rangs des grands réalisateurs.


Après avoir mis en oeuvre 7 réalisations, Quentin pouvait se fier à pas mal d’acteurs pour les reprendre tels que Kurt Russell, Samuel L. Jackson, Tim Roth ou Walter Goggins qui ont déjà mis en valeur leurs jeux d’acteurs pour camper des cow-boys aux grands gueules et aux mines trompeuses pour les besoins de cette production. Parmi ces as de la gâchette, on a une prisonnière incarnée par une Jennifer Jason Leigh qui m’a incroyablement étonnée. Cette actrice se démarque de tout le casting dans la peau de son personnage à la tronche abîmée et marquée par des coups, à l'apparence d’un ivrogne irrespectueux et doté d'un langage hautement grossier. Avec elle, on a un casting presque à quatre étoiles, solide et convainquant pour s'attacher à n'importe quel personnage sans plus ou moins s'intéresser à l'un d'entre eux.


Les premiers films de Quentin Tarantino m’ennuyaient pas mal avec les interminables scènes de dialogue pendant leurs visionnages. À un point que ça ne me donnait pas envie de découvrir les autres réalisations du cinéaste. Cependant, j’admets que ce genre de procédé cinématographique génère une atmosphère forte intéressante pour instaurer un suspense montant lentement en puissance comme dans Réservoir Dogs. Et depuis Inglourious Basterds, Quentin semble avoir trouvé une manière perspicace de réaliser ses films tout en me rendant sceptique. En plus, le réalisateur récupère tout ce qu’il a fait le succès de ses précédents longs-métrages comme l’éclaboussure surréaliste du sang, de l’action barge, un climat froid et de la méchanceté gratuite.


Contrairement aux précédents films, les scènes de dialogue alimentent une tension assez entraînante pour nous laisser croire qu'un affrontement va éclater d'un moment à l'autre sans le moindre ennui. II y a juste la période avant l'arrivé à la cabane qui m'a gavé car je trouve que ça mène rien. Fort heureusement, le réalisateur a su compenser ce defaut par une mise en scène et un montage soignés en plus d'une fidélité impeccable du far-west. Des décors soigneusement bien choisis, des costumes très chics, une bande de son sublime et composé par le grand compositeur de musique de western Ennio Morricone, des révélations et des rebondissements finaux inattendus, ce film est une mixture de deux genres de films que j’affectionne particulièrement pour découvrir ce long-métrage qui me donne bien un grand intérêt de suivre le parcours de Quentin et de ses futurs projets cinématographiques. 8/10



Eh bien, on peut dire que j'ai de la chance.


LeTigre

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