Les deux derniers films de Tarantino étaient de piètre qualité pour Django unchained et carrément calamiteux pour inglourious Basterds. L'histoire avec un grand H et le style de Tarantino semblait totalement antinomique, l'alliance des deux avait le gout d'un mauvais mélange fait un soir de cuite qui reste sur l'estomac au réveil et qui fini par faire courir aux chiottes le plus proche pour y recracher l'immondice ingurgité la veille.
Fort heureusement Tarantino n'aborde pas ici frontalement un fait historique mais il raconte une histoire avec des personnages à qui il arrive parfois de faire référence à l'histoire des USA. L'homme n'est pas dans son élément quand il s'attaque à ce genre de chose. Car il est totalement incapable de plonger son récit dans la grande histoire, à l'instar d'un Leone qui avec le bon, la brute et le truand arriva à faire un western et une histoire d'aventure tout en gardant en filigrane la guerre de sécession. Pour allier les deux il faut savoir doser tout ça subtilement chose dont est incapable Tarantino.


The hateful eight s'ouvre avec de magnifiques paysages enneigés c'est à cet instant que l'on voit tout l’intérêt de ressuscité le format panavision disparu depuis plus de cinquante ans. Toutes ces images sont sublimées par la musique de Morricone qui plonge immédiatement le film dans une atmosphère. Une musique composée de sons angoissant, il y avait bien longtemps que Morricone n'avait pas signé un si bon score, juste pour ça on ne peu que saluer cette collaboration. Et contrairement aux deux derniers films de Tarantino la musique colle très bien avec les images. Avoir une bande son composée pour le film donne tout même un plus incontestable. D'autant qu'il aurait été dommage que Tarantino se contente de piocher dans le répertoire de Morricone alors que celui-ci est toujours vivant et en activité. Si il était passé à coté de ça il l'aurait certainement regretté toute sa vie.


Les paysages ne sont pas l'atout majeur du film puisqu'ils ne sont que peu montré, le film passe d'une diligence à l’intérieur d'une cabane. C'est un peu dommage de choisir le format panavision pour filmer quelque chose qui se déroule essentiellement en milieu clos. Enfin le format reste tout même très plaisant pour l’œil.


L'atout de ce film est sens conteste ces acteurs,fort heureusement ici il n'y a pas le cabotineur Christoph Waltz. Un rôle écrit fait bien écho aux personnages joué par l'allemand mais il est tenu par Tim Roth qui lui a de vrais capacité d'acteur et ça change beaucoup de choses. La première est notamment que le personnage devient supportable, l'écriture de Tarantino est toujours aussi outrancière mais avec un acteur ça passe mieux. Les acteurs sont bons, Kurt Russell, Samuel L. Jackson sont impeccable et j'ai même été surpris par la qualité de jeu de Walton Goggins qui était insignifiant dans Django ici c'est le total contraire. Mais celle qui brille le plus est Jennifer Jason Leigh, dans son regarde se trouve une sorte de folie démoniaque, qui la fait passer de dingue à victime en un instant. Heureusement que la troupe est bonne car des dialogues de Tarantino sont plutôt insignifiant. Ils ne provoque pas grand chose, ni intérêt, et encore moins de l'amusement, ils s’écoutent mais il n'y a rien à en retenir.


Tarantino avait il besoin de 2h50 pour raconter cette histoire? Difficile de dire oui car si le film se regarde facilement, il n'a pas un grand intérêt, puisqu'il ne possède pas de réel surprise. L'une des grosses erreur de Tarantino est d'afficher le nom de Channing tatum dans son générique de début, car on sait que l'acteur va apparaitre à un moment ou un autre dans l’histoire et s'il voulait créer une surprise c'est totalement raté car l'effet escompté tombe dès lors inexorablement à l'eau.


Le film va dans des choses facile notamment dans les scènes de violence, qui bien souvent sont trop prévisible et qui ont pour seul but d'amuser. Ça crée un certain malaise non pas créé par le violence des scènes mais plus par ce qu'elles véhiculent. Tarantino aurait pu aussi éviter certaines choses en les suggérant comme le moment ou Samuel L Jackson parle avec le général. Illustrer son discours est fort inefficace, il englue la scène dans un truc facile qui n'a que peu d’intérêt et qui alourdi un peu plus cette scène déjà bien lourde.


Dans la salle c'était la réunion des retraités,le film avait une seule diffusion en vo ce jour là à 17h30, c'est peut être la cause de ce public. Mais je me suis posé la question suivante est ce que Tarantino fait un cinéma de retraité? Peut être bien, car ces papys- mamies étaient bien les seuls à rire à ce qu'ils ont vu et encore les rires étaient peu présent. Si ce n'est pas tout à fait un cinéma retraité c'est le cinéma d'un préretraité que fait Tarantino. The hateful eight est moins mauvais que les deux derniers films du réalisateur, mais ça reste très moyen. Les films de Tarantino n'ont plus rien à dire ils ont une construction identique et une conclusion décalquée depuis trois métrages à base de justice sommaire. Il n'y a plus aucune surprise dans le cinéma de Tarantino il est en bout de course, il vise les 10 films j’espère qu'il tienne parole même si je n'y crois pas une seule seconde.
Le cinéma de Tarantino est mort vive le cinéma!

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le 10 janv. 2016

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Heurt

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