Déjà auteur de l exceptionnel « la loi de Teheran » Saeed Roustaee récidive avec « Leila et ses frères ». Pourtant sur le papier cette histoire de famille dans un Iran en proie aux difficultés économiques m attirait moins, j ai été emballé et touché. Emballé par l écriture remarquable des personnages, au bout des deux heures trente de films on a l impression de les connaître comme si on les avait observé depuis des années ou si l on faisait partie nous même de cette famille . Emballé aussi par l’arrière plan de cette histoire qui nous fait découvrir un pays en crise, à la fois économique avec l’argent qui passe d une poche à une autre en s évaporant au passage; mais aussi d identité avec une tension qui se fait entre le poids de la tradition et une génération qui désire respirer. Touché également par la sincérité du film, par ses personnages qui ne peuvent s’en sortir, tous à deux doigts de renoncer (ou l’ayant déjà fait)submergé par le poids de la famille, du passé. Jouant sur une palette d émotions très large, passant rapidement du rire au désespoir, les deux étant parfois étroitement liés, c’est un film d’une grande sensibilité et un deuxième coup de maître de la part de son réalisateur.