Film assez... bizarre.


Au début, ça passe : c'est mystérieux, on y croit encore un peu, on est même carrément intrigué par cette découverte. Il faut dire aussi qu'en parallèle la mise en scène envoie du lourd : de jolies maquettes, un espace assez joli à regarder, un design de vaisseaux assez chouette et un robot-ami très Z. Ajoutons à cela une franche générosité : on sent que l'équipe technique maîtrise difficilement l'état d'apesanteur, le metteur en scène en abusera malgré tout, on voit ainsi nos héros voltiger sans que ça ne soit ni pertinent ni cohérent, mais c'est fun quand même.


Après quoi, ça se gâte. En effet, les robots-ennemis sont vraiment trop cheap aussi, la découverte du vaisseau est assez décevante et le réalisateur se montrera moins généreux en terme d'effet et assez peu inspiré en terme d'action (un affrontement au pistolet laser qui laisse pantois, parce qu'il n'y a aucune stratégie mais aussi parce que le robot-ami qui est censé être un crack ne fait pas grand chose de mémorable). Le scénario se perd également en incohérences de plus en plus difficiles à justifier, d'ailleurs au bout d'un moment, les auteurs renoncent carrément à justifier (ce fameux moment où les héros fuient un météorite dans le vaisseau). Il y a des réflexions intéressantes aussi, sur les robots, mais sans doute involontaires : genre nos héros ne peuvent croire qu'on puisse configurer un robot à l'émotion, en parallèle on suit l'ami-robot qui fout une dérouillée à un robot-ennemi lors d'un concours de tir (ce dernier se montre vaniteux, rancunier, mauvais perdant, colérique, ... toute une série d'émotions bien humaines). Tout n'est pas à jeter, il fallait du courage pour écrire un personnage qui s'enfuit en abandonnant ses amis alors que jusque là il était sympa (et campé par ce bon Borgnine en plus) ; il y a aussi ce passage mystérieux qui aurait peut-être dû être coupé du montage, où le méchant prend notre héroïne (dont la capacité à communiquer par télépathie avec un robot seulement me rend perplexe) à part pour la supplier de le sauver de son robot. Une phrase perturbante, on se demande si ce n'est pas là une scène issue d'une ancienne version du scénario et qu'on a oublié de faire sauter, parce qu'on ne ressent pas beaucoup la domination du robot sur le méchant.


Soit. Le tout est très kitsch mais séduisant sur certains aspects graphiques. Le scénario contient du bon et du mauvais. Les acteurs font leur possible. C'est fou, mais c'est généreux. On s'amuse donc un peu face à tout ça.


C'est donc pas la catastrophe que je pensais voir, mais certains choix narratifs déforcent considérablement ce qui aurait pu être un chouette adaptation SF d'un roman de Jules Verne.

Fatpooper
5
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le 20 juil. 2020

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Fatpooper

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