Le Soprano
Et si Marco Bellocchio était l'un des grands réalisateurs italiens (presque) oubliés par l'histoire ? Depuis le choc de son "les Poings dans les Poches" en 1965, il a réalisé près d'une cinquantaine...
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le 1 nov. 2019
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Avec Le Traître, Marco Bellocchio, à qui l'on doit Les Poings dans les poches, Vincere ou encore Buongiorno notte entre autre, nous propose ici un film sur l'histoire vraie de Tommaso Buscetta, membre de la Casa Nostra (la Mafia Italienne), qui, dans les années 1980-1990 a dénoncé petit à petit les membres de cette grande "famille" au juge Falcone.
Des révélations courageuses (bien que nécessaires pour sauver sa peau) qui lui vaudront un bon paquet d'ennemis, à lui et à sa famille à travers toute l'Italie. Enchaînant les procès, Bellocchio affronte un à un les représentants du clan des Corleonesi, avec un panache bien à lui et un plaidoyer bien maîtrisé.
Passons de la réalité à la fiction maintenant. Le film, un peu long à démarrer, a tendance à nous essouffler dès les premières minutes, avec un grand nombre de textes à l'écran et une présentation de chaque membre de la Casa Nostra, un à un. Oui, un à un. Evidemment on n'en retient quasiment aucun.
Alors entre en scène Pierfrancesco Favino, acteur que je connaissais pas, même si j'ai appris par la suite qu'il avait joué dans Ange et Démons(2009). Impressionnant de charisme, cet homme colle parfaitement à la peau de son personnage de grand méchant loup. Sa ressemblance physique avec le vrai Buscetta est d'ailleurs perturbante. La scène de l'hélicoptère, intervenant au début de la projection, nous permet d'ores et déjà de comprendre que nous avons devant les yeux un excellent acteur.
Une fois que le contexte est posé et que quelques dizaines de pauvres italiens se sont fait tuer (avec un compteur à l'écran qui n'a d'ailleurs pas grand chose à faire là, tant il est peu significatif à ce moment du film), le film peut vraiment démarrer.
Très bien filmé, le réalisateur sait nous faire voyager à partir de la scène du très célèbre "Maxi-Procès" de Palerme ayant eu lieu en 1986.
Entre les flashs et les insultes, le sophisme de Buscetta nous fait vibrer, n'hésitant pas à jouer sur la démesure et les stéréotypes (Oui, dans ce film, les italiens parlent avec les mains, et la musique L'italiano de Toto Cutugno ne cesse de retentir.).
Enfin, le fait de montrer la détresse des mafieux, tournant comme des lions en cages en prison, donne le sentiment au spectateur que les "vrais" méchants ont été punis.
Le Traître n'est pas l'un des films qui m'a fait le plus vibré en 2019, mais il n'était pas là pour ça non plus, et il a su me marquer à sa manière. Tout d'abord parce qu’il est bien interprété, avec un casting innovant, peu connu mais très talentueux mais surtout pour sa dimension "film documentaire", tant il est instructif pour la culture du spectateur.
Entre Martin Eden, Le Traître et Piranhas, une chose est sûre : le cinéma italien se porte à merveille.
Créée
le 4 nov. 2019
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