-Je vous offre toute l'étude du comportement de Buffalo Bill basé sur une enquête minutieuse. Je vais vous aider à le coincer Clarice.
-Vous savez qui il est n'est-ce pas ? Docteur dites-moi qui a décapité votre patient ?
-Tout arrive à point à qui sait attendre. J'ai attendu Clarice mais vous et ce vieux Jacky combien de temps pourrez-vous attendre. Votre chère Billy doit être déjà en train de chercher sa prochaine fiancée.



Cinquième journée de chaleur et avant-dernière critique spéciale "Plan canicule ". Un début de journée plus frais vite rattrapé par une hausse de température en début d'après-midi. Beaucoup moins violent que les derniers jours subis mais il fait encore bien chaud. Pour ce cinquième épisode je vous propose un bon petit plat léger et frais pour vous accompagner durant cette lecture. Un bon " carpaccio ", un plat d'origine piémontaise pouvant être préparé à partir de viande bovine, de gibier, ou d'autres viandes... bien fraiches à laquelle on ajoute de l'huile d'olive, du jus de citron et du parmesan. Bon appétit!!!


Le dimanche 30 juin 2019 température 37 degrés, critique 5/6 "Le Silence des agneaux."


Le Silence des agneaux est le thriller horrifique centré sur un tueur en série le plus édifiant, macabre et célèbre du monde cinématographique. Un monument aussi perturbant que provocant qui fascine encore aujourd'hui et qui après plus de 28 ans reste encore le meilleur dans son genre. Un véritable pilier reconnu de tous, récompensé de 5 oscars (meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice, meilleur scénario adapté et meilleur film) maintes fois imité mais jamais égalé.


Un chef-d’œuvre remarquable réalisé de main de maître par Jonathan Demme et tiré du roman éponyme de Thomas Harris. À sa sortie Le Silence des agneaux aura à jamais terrifié et choqué le monde entier avec sa redoutable et mémorable efficacité de réalisation dans la traque d’un serial killer.


La réalisation de Jonathan Demme est impressionnante. Créant une ambiance d'une froideur extrême où le malaise est constant. Une tension glauque palpable rendant l'expérience stressante, un pur chef d'oeuvre d'angoisse avec des plans très ingénieux. Le travail de mis en scène autour du cadrage sur Lecter tient du génie tout comme le travail sur le plan à la troisième personne avec les lunettes nocturnes durant la confrontation finale. Tant d'ingéniosité dans la technique qui insuffle une atmosphère angoissante unique.


Je commencerai directement par les incroyables incarnations des comédiens et plus précisément par le plus sous-estimé de la bande Ted Levine alias le psychopathe Buffalo Bill. Comédien malheureux absorbé par la performance incroyable d'Anthony Hopkins à tel point que beaucoup l'ont oublié ce qui n'est pas rendre justice à son talent d'interprétation indéniable. Il incarne un psychopathe mal dans sa peau terrifiant en quête de changement de forme cristallisé par un cocoon.


Il assassine des femmes pour leur découper des parties de peau afin de les prélever pour se créer un corps féminin sous forme de tenue afin de devenir ce qu'il désire le plus au monde: une femme.



Il les garde en vie trois jours. Ni viol, ni molestations avant la mort. Ces mutilations sont post-mortem. Trois jours. Ensuite, il les tue, les écorche et s'en débarrasse.



Jodie Foster dans le rôle de sa vie sous les traits de Clarice Starling jeune agent du FBI missionné pour inspecter et comprendre Hannibal Lecter. L’actrice est absolument fantastique dégageant une aura saisissante. Son personnage est profondément marqué par un drame passé que Lecter tentera d'exorciser en l'aidant à attraper Bill.


Vient enfin l' époustouflant Anthony Hopkins dans son rôle le plus connu celui d’Hannibal Lecter, le mythique psychiatre cannibale aux sens aiguisés. Le comédien est possédé par son rôle faisant preuve d'un charisme total avec ce regard perçant et ce sourire malicieux. Par sa simple présence il inquiète nous forçant à nous tenir sur nos gardes. Le traitement de ce personnage est culotté prenant constamment à contrepied jusqu'à ce final perturbant et glacial.



J’aimerais poursuivre cette conversation mais j’ai un vieil ami pour le dîner.



Le lien qui l'unit à Clarice est autant malsain que fascinant avec des dialogues marquants entre les deux. Un vrai régal d'une constante tension avec des répliques tellement culte comme...



J’ai été interrogé par un employé du recensement, j’ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent chianti.



Le scénario est performant dans sa structure proposant deux intrigues différentes rendant la lecture du récit non linéaire. Une première proposition centrée sur la recherche du psychopathe Buffalo Bill et plus précisément sur l'enquête de l’agent Clarice Starling dans une approche dramatiquement terrifiante sur la psychologie éprouvée de l'inspecteur devant tant d'aspects sordides.


L' autre proposition est centrée sur la psychologie d'Hannibal Lecter et plus précisément sur le relationnel pervers entre lui et l'inspecteur. Cette partie est fascinante tant le personnage de Lecter est marquant par une intelligence et surtout un charisme incroyable. Un jeu psychologique du chat et de la souris entre Clarice et Hannibal captivant.


Bien entendu, bon nombre de séquences sont cultes et limite traumatisantes. Des scènes d'une puissance rare qui dérangent. La barbare et épouvantable évasion d’Hannibal en est le coeur avec la fameuse crucifixion où on voit toute l' abomination du personnage. Le passage de danse nue avec Buffalo Bill où il se coince le pénis entre les cuisses pour ressembler à une femme tout en parlant de se baiser lui-même est tout autant terrifiant. N'oublions pas la confrontation finale entre Clarice et Buffalo Bill qui donne une plongée en apnée tant la tension est à son comble avec la pauvre inspecteur enfermée dans le noir où seul le psychopathe voit grâce à ses lunettes vision nocturne.


La bande originale d' Howard Shore est particulièrement glaçante conférant au film une atmosphère angoissante parfaitement démonstrative comme lors de la séquence d'ouverture ou le passage à l'asile ou encore durant les phases de retour en arrière de Clarice.


Conclusion:


Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme est un long métrage d'une influence absolue par son histoire perturbante et barbare d'une finesse déroutante démontrant que l'esprit humain peut être le plus pervers, sombre et sadique qui soit. Un film remarquable pour une distribution tenant du génie.



Une oeuvre perverse démontrant que c'est bien l'esprit humain le plus grand des monstres. ##


Créée

le 30 juin 2019

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