En la présence d'un classique.
Splendide de photogénie, Le Septième Sceau se contemple avec un oeil de chat qui se lèche les babines en ayant des torrents de bave au coin des lèvres. Et si le spectacle visuel est le plus évident, le spectre sonore n'est pas délaissé pour autant. Le film est une comédie musicale tout autant qu'un Essai philosophique. Le propos est sérieux, l'air lourd, l'atmosphère, pesante. Le tout est heureusement éméché par de graciles brises d'humour très bienvenues. Tour à tour sinistre ou bouffon, le ton est allié à un solennel du plus sérénissime ; si bien que le visionnement m'a autant fait penser à Begotten qu'à Sacré Graal. Des disciples au maître, l'ascension est celle d'une vie intégralement contée dans sa genèse chrétienne. La mort joue la vie de son client fétiche aux Echecs et n'escompte rien d'autre qu'une victoire qu'elle remporte à chaque partie. Le champ des interprétations ouvert par le syncrétisme mythologique est large. Au sortir de la projection privée, il s'impose que Le Septième Sceau a tous les atours et les atouts d'une véritable œuvre d'Art. A voir et à revoir pour achever d'assembler toutes les pièces de ce puzzle diabolique. Les seuls regrets à avoir concerneraient une mise en scène théâtrale, sous-tendue par des exergues musicales, qui n'ont pas complètement surmontés l'épreuve du temps ; ainsi qu'une Mort personnifiée (et donc pourvue d'un visage) qui aurait gagnée à être plus mystérieuse. Enfin soit, le septième Art a ses raisons que la Raison ignore. Et comme tout a déjà été dit et que j'arrive bien trop tard, ce n'est donc pas la peine que je glose plus longtemps sur un classique reconnu par tous (ou presque).