La dualité théâtrale est d'une infinie vérité pour moi ; le Théâtre méprisé par les pieux, les croyants, le peuple qui souffre par sa seule faute de croire à un être suprême, le Théâtre qu'ils pensent naïf et futile mais qui, une fois le jeu arrivé à son terme, une fois comme on peut le dire vulgairement "le masque tombé", il reste des êtres doux, sincères, philosophiquement intéressants. En face, le théâtre macabre et illusoire de la quête de sens spirituel, la quête de Dieu, la fuite du Mal, l'évitement perpétuel et l'auto-flagellation, qui fait un théâtre pénible, malaisant, repoussant.
La place centrale du Théâtre dans l’œuvre de Bergman est une sorte de pain béni (lol), la personnification des sentiments humains les plus existentiels rendent infiniment service au propos et à l'affirmation d'une esthétique visuelle à la fois épurée et complexe, le cinéma au service du théâtre, et l'inverse, c'est intense.
La fin du film possède également une force singulière, la fameuse danse macabre fait l'effet qu'elle doit faire, voire plus ; il en est de même pour la grâce des saltimbanques.