Et c'est bien là sa seule certitude. Car tout grappillage pour chercher le sens de la vie, la Raison et le Diable ne pourrait guère aboutir si mener par les pauvres tas de chair et d'os que nous sommes.
Les baladins amènent la fraîcheur et l'avenir qui seul nous restera (en l'occurrence l'enfant), et le malheureux soldat et son écuyer balançant des vannes ne pourront que se soumettre à leur funeste destin, sans la moindre réponse face à la seule certitude de la mort.
Si on peu regretter le léger didactisme de l'histoire - qui peut se voir que comme une "bête" succession de scènettes et le côté ampoulé de la partie d'échecs, on marche très curieusement en compagnie du soldat et apprécions les moments de respiration apportés par les baladins - dont une demoiselle fort charmante au demeurant - et sommes curieux de voir comment Bergman compte résoudre la problématique qu'il pose au départ.
Et c'est putain de bien emballé de sa maman la péripatéticienne, je n'en reviens toujours pas de la hype entourant des Nulans et autre Dodolan alors que, près de soixante ans auparavant, il y avait des gens capables de garder nos yeux ouverts comme des soucoupes juste en gardant un angle de caméra rendant ce noir et blanc absolument magnifique...
Mais on s'en fout, en fait, je viens moi-même de polluer ma critique avec des crétins, et je vous invite à trouver et voir ce film au lieu de s'en soucier. Oui, c'est du cinéma d'auteur, mais rassurez-vous: y a du rythme, des punchlines shwarzeneggiennes avant l'heure, et surtout, on tripe par les yeux, et c'est quand même ça que l'on peut chercher, aussi.