Après le troublant long-métrage horrifico-mythologique "Muse" de Jaume Balaguero ("Rec"), voici venu "Le secret des Marrowbone" de Sergio G. Sanchez et une fois de plus, le cinéma ibérique va nous passionner autant que nous terrifier en nous embarquant dans une sordide histoire aux confins de l'épouvante et du drame familial. Etats-Unis, fin des années 60, Rose Marrowbone et ses quatre enfants semblent fuir un lourd passé. La famille trouve refuge dans une immense ferme délabrée, isolée de toute civilisation, abandonnée depuis des décennies (conférant au film, un décor unique à la fois grandiose et glaçant). Cette demeure appartenant jadis à leur grand-tante aurait dû être un havre de paix pour un nouveau départ, mais il n'en sera rien. Très malade, Rose décédera quelques semaines après son arrivée, faisant de ses enfants, des orphelins. Effrayée par l'idée de voir ses enfants séparés par les services sociaux, Rose dans un dernier souhait, exhorte Jack, l'aînée, de rester dans la propriété à l'abri des regards jusqu'à ses 21 ans en faisant croire au voisinage que leur mère est toujours vivante. Hormis Allie, une jeune femme rencontrée lors d'une promenade et un notaire, les Marrowbone n'auront aucun contact avec le monde extérieur. Mais ce qu'ils semblaient fuir, les a retrouvés. Produit par Juan Antonio Bayona ("L'Orphelinat", "A monster call"), "Le secret des Marrowbone" est un pur film d'ambiance à l'angoisse mesurée, qui égraine tranquillement mais surement son suspense grâce à un scénario malicieux. Dès les premières images, on est bluffés par la performance des comédiens (un casting entièrement anglo-saxon, certainement plus vendeur à l'international) dans lequel on retrouve la jeune Anya Taylor-Joy, la révélation du film "The Witch" de Robert Eggers (si vous ne l'avez pas vu, foncez !), Charles Heaton la série "Strange Things" ou encore George Mackay "Captain Fantastic". Une jeune garde d'actrices et d'acteurs époustouflants qui fait que l'empathie avec les personnages est instantanée et absolument essentielle si l'on veut entrer de plein pied dans ce récit torturé et tortueux à souhait. Un très bon moment de cinéma !

RAF43
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le 17 juil. 2018

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