Le sang à la tête ? Mais la tête de qui ?

Je ne sais plus quel cinéaste disait que pour faire un bon film, il fallait 1 - une belle histoire, 2 - une belle histoire, 3 - une belle histoire ...
Eh bien ici, je dois dire que je n'aime pas l'histoire sauf que Grangier, en artiste virtuose finit par la rendre belle in extremis (à la différence de Simenon beaucoup plus noir et amer).
Et, aidé par les dialogues d'Audiard, avec un casting honnête, nous arrivons à un film tout à fait acceptable.
L'histoire ? C'est une histoire de rats qui se délectent du malheur d'autrui. Des rats très bourgeois et des rats très populaires. Et au milieu de ces rats, Jean Gabin (Cardinaud) qui poursuit une quête pour retrouver son épouse et s'interroge sur sa propre vie.
Le personnage joué par Jean Gabin a évolué entre un temps où il était débardeur et maintenant où il est armateur et mareyeur. Mais dans le petit microcosme du port de La Rochelle, il suscite du dédain et de la jalousie. Alors quand Jean Gabin à des problèmes et qu'en plus il les montre, c'est la curée.
Tout le talent de Jean Gabin et le savoir faire du scénariste sera de montrer que justement, il ne joue pas de sa position nouvelle. Il n'est ni arriviste, ni méprisant. Quand le brave Marcel Perès vient, la queue entre les jambes, lui parler d'une connerie qu'il a faite sur le bateau et qui va coûter du pognon, Gabin saura passer l'éponge.
Les seconds rôles de Frankeur à Renée Faure en passant par Crémieux (l'associé de Cardinaud) et Georgette Anys (Titine Babin) sont des personnages hauts en couleur dont Audiard joue à merveille.
Renée Faure dans le rôle de la gouvernante des enfants, dont Gabin dira un délicat mais excellent "vous êtes chargée de vous occuper des enfants, pas de vous en faire faire un !"
Crémieux, le bien-pensant catho toujours prêt à faire la leçon et la morale, qui fait de petits 5 à 7 avec une prostituée et qui croise malencontreusement Gabin au mauvais moment...
Frankeur, toujours fort en gueule comme d'habitude qui veut en découdre et Georgette Anys qui croit tenir sa revanche d'une vie médiocre sur Gabin mais ne fait pas le poids.
L'histoire n'est pas belle mais transcendée par Gilles Grangier et les acteurs, cela fait un film qui n'est pas si mal.

JeanG55
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films de Gilles Grangier

Créée

le 5 janv. 2021

Critique lue 458 fois

8 j'aime

10 commentaires

JeanG55

Écrit par

Critique lue 458 fois

8
10

D'autres avis sur Le Sang à la tête

Le Sang à la tête
Val_Cancun
7

La belle province

Gilles Grangier, honnête faiseur du cinéma français de papa, auteur de nombreux films souvent anecdotiques, signe ici l'une de ses plus belles réussites. "Le sang à la tête" est l'adaptation d'un...

le 31 mars 2016

11 j'aime

3

Le Sang à la tête
JeanG55
7

Le sang à la tête ? Mais la tête de qui ?

Je ne sais plus quel cinéaste disait que pour faire un bon film, il fallait 1 - une belle histoire, 2 - une belle histoire, 3 - une belle histoire ... Eh bien ici, je dois dire que je n'aime pas...

le 5 janv. 2021

8 j'aime

10

Le Sang à la tête
greenwich
7

Le sang à la tête (1956)

Il s'agit d'un film en noir et blanc dont le scénario est tiré d'un texte de G. Simenon. Mais on est loin de Maigret, il n'y a pas de crime ni d'enquête policière. Le scénario est simple. Il s'agit...

le 29 déc. 2014

7 j'aime

4

Du même critique

La Mort aux trousses
JeanG55
9

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

le 3 nov. 2021

22 j'aime

19

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

21 j'aime

8

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

21 j'aime

5