Personne, et je dis bien personne, ne met du ketchup sur un hot dog!

Très intéressant ce film à partir du moment où on le prend pour ce qu'il est, à savoir une parodie! Et oui! Et c'est bien là le problème à l'origine d'une grande incompréhension.
Il est clair que si l'on regarde ce vigilante movie exclusivement sous l'oeil du premier degré, on ne peut qu'être affligé et ne pas donner tort à Pauline Kael (la célèbre journaliste New Yorkaise, qui, grosso modo, avait taxé Clint de gros con réactionnaire facho, je résume....).

En effet, le seul Harry réalisé par Clint, est loin d'être ce qu'il paraît. Quatrième opus d'une franchise qui commence à être sur le déclin, Clint reprend les choses en main et ça va chier! Allez, on se lâche, on y va a fond, sans retenues, quitte à allez dans la caricature, pas de problème! Et surtout, oui surtout, une grosse présence de l'humour qui n'était pas aussi marquée dans les épisodes précédents.

Ainsi Harry est de plus en plus "classe" (« Écoute pouilleux, pour moi tu n'es qu'une merde de chien qui s'étale sur un trottoir. Et tu sais ce qu'on fait d'une merde de ce genre ? On peut l'enlever soigneusement avec une pelle, on peut laisser la pluie et le vent la balayer ou bien, on peut l'écraser. Alors, si tu veux un bon conseil d'ami, choisis bien l'endroit où on te chiera ! ») à l'image de son chien qui pète et qui pisse partout, de plus en plus tendre (une bonne dizaine de mecs butés sans problème de conscience), de plus en plus subtil dans le choix des armes (" Cet engin raffiné est un Magnum 44 automatique. Redoutable ! Correctement utilisé, il efface un homme et ses empreintes digitales aussi !"). Bref, c'est "Le retour de l'inspecteur Harry", plus vulgaire, plus salop, plus violent!

Et pour bien montrer qu'on est dans la parodie, si il excelle dans la vulgarité, il semble avoir trouvé son maître en la personne de Ray Parkins, cette femme ayant réalisé la prouesse de choquer Dirty Harry qui passerait presque pour un poète!!!!!!. De même, on force le trait sur le personnage du psychopathe et sur toute cette bande de pouilleux (qui sont blancs, je le rappelle pour ceux qui pense que Callahan ne bute que des noirs.....). Et dernier exemple, si il semble peiné quand il découvre son pote mort, il semble encore plus touché et énervé quand il découvre que son chien a été battu! (second degré je vous dis....).

Est-ce à dire pour autant que ce film est dénué de tout message?
Et bien non, on en revient toujours à la ligne à ne pas franchir, et si Harry semble pousser le bouchon un peu loin (mais toujours en situation de légitime défense, il ne tire jamais le premier), il est confronté à son pendant féminin qui, elle, est totalement dénuée de conscience (une femme quoi.......! Ca va, ca va, humour...). Et là, c'est vrai que Sondra Locke a un physique bien particulier qui fout bien les boules!. On découvre alors la réelle idéologie de l'inspecteur ce qui n'empêche pourtant pas Harry de laisser partir la justicière Jennifer!

- "La vengeance ?"
- "C'est un mobile aussi vieux que le monde..."
- "Vous le désapprouvez ?"
- " Quand il mène au crime..."
Pour résumer, Eastwood veut juste montrer que la sentence sans jugement ne fait que transformer le justicier en monstre que justement il est censé combattre.

Alors, que reste-t-il de ce film? Loin de moi l'idée d'en faire une oeuvre majeure du 7ème art (j'adore Eastwood, mais quand même!). Mais ce n'est pas non plus l'immonde bouse réactionnaire tant décriée. C'est juste une bonne pochade bien divertissante. Et puis, faut pas se leurrer, quand on regarde un Harry, c'est ce qu'on veut voir, cette violence ( T'es un vrai cimetière ambulant ! Tu dépeuples tous les endroits où tu passes ! Tu sèmes des cadavres ! Même quand c'est pas toi qui tire, y a des victimes ! »). De même qu'on ne diras pas qu'on regarde un porno pour les dialogues et le jeu des acteurs, on ne regarde pas un Harry pour la subtilité du message et la poésie du film!!!!! (Harry, un film de mecs pour les mecs?).
Bref, c'est jouissif, et quand Harry dit "Go ahead, punk! Make my day!", c'est exactement ce que je me dis le cul dans mon canap', vas-y Harry, fais moi plaisir....
Kowalski

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