"T'as d'beaux yeux tu sais" : je ne connaissais que cette réplique à propos de ce film. Mais le Quai des brumes, c'est aussi Jean Gabin dans ce qu'il sait faire de mieux et notamment des dialogues à casser la baraque, une histoire d'amour ténébreuse, une musique qui finit par trotter dans la tête et surtout cette brume constante qui enveloppe tout le film, ses décors et ses personnages.


C'est aussi Panama, ce phare et port d'attache des âmes errantes : un pauvre diable qui se donne bonne conscience en vendant de la boisson sur les docks, un hôte nostalgique de sa jeunesse en Amérique centrale, un peintre torturé qui n'attend plus rien de la vie, un déserteur sans but et une jeune femme fuyant sa vie qu'elle déteste...


Les personnages de Lucien ou Zabel viennent symboliser l'absence d'espoir dans cette brume du Havre : Zabel est prêt à tout pour garder Nelly puis quand enfin l'espoir semble permis c'est Lucien qui vient l'anéantir.


Tous ces éléments font du Quai des brumes un film très sombre, trop sombre sur des personnes tourmentées et fatiguées.

Vico-le-Bel
5
Écrit par

Créée

le 2 janv. 2016

Critique lue 487 fois

2 j'aime

Vico-le-Bel

Écrit par

Critique lue 487 fois

2

D'autres avis sur Le Quai des brumes

Le Quai des brumes
Val_Cancun
6

Irréalisme poétique

En dépit de son incontestable dimension mythique, et de sa place d'honneur dans les anthologies du cinéma, ce grand classique français d'avant-guerre me laisse une impression mitigée. Plusieurs...

le 5 août 2016

25 j'aime

3

Le Quai des brumes
SBoisse
7

Des yeux si clairs !

- T’as de beaux yeux, tu sais. - Embrasse moi. - Nelly. - Embrasse moi encore… Michèle Morgan (Nelly), dix-huit ans et les plus beaux yeux du monde, vient de se laisser tomber dans les bras d’un...

le 2 déc. 2015

25 j'aime

4

Le Quai des brumes
Amethyste
7

De funestes avenirs.

Survivre dans un monde hostile. On est en 1938 quand la 3ème collaboration entre Jacques Prevert et Marcel Carné voit le jour, après Jenny et Drôle de Dame. C'est dans cette période d'avant guerre...

le 12 févr. 2012

17 j'aime

8

Du même critique

L'Homme invisible
Vico-le-Bel
9

Critique de L'Homme invisible par Vico-le-Bel

Pourquoi ce film fait partie de la série des Universal Monsters? Parce que le héros est un gros connard mégalo qui représente une menace pour tout ce qui bouge, pire que la bête de Frankenstein ou...

le 27 mars 2016

6 j'aime

1

RoboCop
Vico-le-Bel
6

Critique de RoboCop par Vico-le-Bel

Robocop... Pour ma génération, celle qui a grandi dans les années 2000, Robocop c'est un robot, un peu moins connu que Terminator... Pourtant tout le monde le connaît, tout le monde sait que c'est un...

le 13 nov. 2015

6 j'aime

3

Barton Fink
Vico-le-Bel
5

Critique de Barton Fink par Vico-le-Bel

J'ai du mal avec les frères Cohen et encore une fois la pilule ne passe pas. Les dix premières minutes m'ont accroché, ce jeune auteur prometteur qui se lance assez malgré lui dans le cinéma, puis la...

le 26 nov. 2015

4 j'aime