Laissé pour mort dans la prison désaffectée d'Alcatraz, trahi par son ami alors qu'il devait récupérer une grosse somme d'argent, Walker se voit proposer une chance de se venger et dans le même temps de remonter une organisation qui lui permettrait de récupérer son argent.


Partant de ce point de départ, Le point de non retour propose une histoire assez simple, allant à l'essentiel et surtout bien écrite. Pour son second long-métrage, John Boorman orchestre parfaitement bien son récit et braque sa caméra sur le personnage solitaire de Walker dont on ne sait d'abord pas grand-chose si ce n'est qu'il va être guidé par son instinct de vengeance et la façon dont il pourra récupérer ce qui lui appartient. Intéressant et crédible, il se voit confronté à une galerie de personnages, que ce soit alliés ou ennemis, aussi intéressante qu’ambiguë et mystérieuse, à l'image de celui qui va peu à peu lui donner des informations.


L'immense réussite de Le point de non retour se situe surtout dans la mise en scène de John Boorman. Ce dernier sublime son récit et met en place une atmosphère aussi ambiguë que les personnages, ainsi qu'une ambiance malade, voire désespérée où le mal est partout, à tous les étages de cette société américaine gangrenée par la violence. Plus on avance dans le récit, plus l'intensité monte crescendo jusqu'à un remarquable final, tout en froideur, tension et sobriété.


Boorman sait prendre son temps lorsqu'il le faut, donnant par moments une dimension presque mélancolique à son film, parfois même ironique d'ailleurs. Il maîtrise à merveille sa caméra et offre de beaux plans, sachant mettre en valeur un Los Angeles glacial et ses personnages. Proposant un astucieux montage, il use aussi habilement de flash-back lorsqu'il le faut. Devant la caméra, l'immense Lee Marvin apporte sa gueule cassée, présence et justesse à son personnage, il est tout simplement formidable dans ce rôle qui lui colle si bien à la peau.


Conclut par un final obscur et glacial, Le point de non retour nous immerge dans une Amérique gangrenée par la violence où le cauchemar n'est jamais loin, le tout brillamment maîtrisé par John Boorman et emmené par un grand Lee Marvin.

Docteur_Jivago
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le 13 oct. 2016

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