Ce ne sera pas le film la décennie, encore moins celui du siècle, mais ce survival spatial offre de très bonnes sensations, de la séquence de décollage jusqu’à la sortie extravéhiculaire finale. Et ce, même sur un écran de salon de 55’’. Je n’ose donc imaginer l’effet que ces images, et de cette gravitation que le réalisateur Joe Penna parvient si bien à restituer, peuvent produire sur un écran de cinéma. Cela doit être réellement sensationnel ! Là, j’en avais déjà le vertige. Autant dire que je n’avais pas très envie d’être à la place des personnages, me réjouissant intérieurement d’avoir tiré un trait sur mon rêve de gamin à devenir un jour astronaute. Je laisse désormais ça à Thomas Pesquet.
Pour ce qui est de l’histoire, pas de 8e PASSAGER suintant de liquide caustique ici, seulement un quatrième, bien humain celui-ci, mais suffisant toutefois pour mettre en péril une mission vers Mars. Une fois accepté l’idée un peu improbable de ce passager clandestin logé dans la trappe du vaisseau, le film se suit sans trop de difficulté. On peut néanmoins regretter certains rebondissements très commodes (l’éruption solaire final), ainsi que cette propension à laisser les éléments extérieurs résoudre à la place des personnages le cas de conscience qui s’impose à eux. Les raisons de la présence de l’intrus sont également balayées d’un revers de la main, évoquant que très brièvement la possibilité d’une intrusion volontaire. Joe Penna vise l’épure, ne cherche pas à tracer des profils psychologiques sinueux ou à créer des situations complexes, se concentrant uniquement sur la dimension « survival » de son programme et à valoriser ses personnages.
Enfin, la musique composée par Volker Bertelmann est plutôt chouette (c'est autre chose que la mélasse électronique de Steven Price sur GRAVITY), et côté casting, même s’il n’y a pas de quoi se mettre la tête en bas, le quatuor d’acteur se montre convaincant.
Joe Penna, qui rêvait déjà de voyage stellaire lors de l’écriture d’ARCTIC avant que la sortie de SEUL SUR MARS ne le contraigne à déplacer l’action de son film sur Terre, livre finalement là un honnête divertissement.