Il se dit communément que la suite d'un film n'égale jamais la qualité du premier volet. Cette vérité a fait son chemin et n'a que TRES rarement été prise en défaut. Mais à toute règle ses exceptions.

Lorsqu'on parle du Parrain 2 sans avoir encore eu l'occasion de le visionner, mais que l'on a pu se délecter du Parrain, lequel frise effrontément la perfection, on se dit que la barre est beaucoup trop haute pour parvenir à faire ressentir au spectateur la ribambelle d'émotions que celui-ci a pu éprouver en découvrant le premier chef d'oeuvre de Francis Ford Coppola.

Et pourtant... Cette suite, qui ne parait absolument pas indispensable après avoir vu le premier du nom, se révèle finalement indétachable et immanquable pour quiconque a au moins apprécié Le Parrain. En effet, lorsqu'on regarde Le Parrain 2, en en vient à avoir la sensation que ce n'est pas une suite à proprement parler, mais plutôt la continuité indissociable du premier volet qui aurait été coupée au montage afin d'éviter que Le Parrain ne soit trop long. On a donc l'impression que les 3h20 (à peu près) du volume 2 n'est pas une "suite" mais la conclusion du 1... Vous me suivez ?

Et pourtant... Avec la disparition de Brando (dans Le Parrain 2), remplacé par une nouvelle tête hollywoodienne pour l'époque (un certain Robert De Niro...) qui interprète la jeunesse du personnage joué par Brando dans le premier, on pouvait avoir de sérieuses inquiétudes...

Et pourtant... Comme si Coppola possédait un don de prescience pour dénicher parmi les meilleurs acteurs de l'histoire du cinéma (hypothéquons qu'ils soient dix...) alors qu'ils sont encore inconnus dans le milieu, il est parvenu à élever, en deux films, deux inconnus au panthéon des acteurs magistraux : Al Pacino pour la trilogie du Parrain, et Robert De Niro. Des inquiétudes de voir le phénoménal Marlon Brando être joué dans sa jeunesse par un De Niro qui semble bien trop jeune ? Après deux minutes passées à contempler ce dernier dans son rôle, ces craintes sont balayés avec une puissance tornadesque, et l'on comprend bien vite que le phénoménal a été remplacé par l'incroyable. Car c'est ce que De Niro est dans le Parrain 2. Sa prestation est fantastique et bluffante de sincérité, comme si ce rôle lui avait toujours été destiné, à l'instar d'Al Pacino.
Dès lors on comprend que ces deux acteurs, après s'être entichés de telles performances matures, sincères et incroyablement convaincantes alors qu'ils semblaient bien trop jeunes pour avoir la carrure de supporter de tels rôles, soient autant respectés encore de nos jours. Tous deux, de différentes manières, affichent un charisme extraordinaire.

Respect messieurs.

Quid de la musique accompagnant cette suite ? Après l'exceptionnelle bande originale du Parrain, difficile d'atteindre un tel niveau.

Et pourtant... Reprenant les mêmes thèmes dans le fond, la créativité est pourtant bien présente. Musicalement, les airs envoûtants sont un paradis pour les oreilles et le coeur.

Fascinant, mélancolique et captivant, Le Parrain 2 est bien plus qu'une suite : il est ce dont Il Padrino a toujours eu besoin pour atteindre la perfection cinématographique.

Créée

le 4 déc. 2011

Modifiée

le 30 juil. 2012

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Taurusel

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